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L’égalité de droit pour tous

(Photo Michel Chartrand)

L’égalité de droit pour tous

Publié le 04/12/2009

Plus de 200 femmes de la couronne nord s’étaient donné rendez-vous, le 24 novembre dernier, à l’hôtel Ramada de Blainville, dans le but d’assister à une conférence sur la laïcité de l’État québécois. Cette activité a été organisée dans le cadre des 12 Journées d’action internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, tenues du 25 novembre au 6 décembre.

Pour parler de l’importance de la laïcité, le Centre Rayons de femmes avait invité deux figures dominantes au cœur du débat: Diane Guilbault, auteure féministe, formée en sociologie et en journalisme, ainsi que Djemila Benhabib, auteure du best-seller Ma vie à contre-Coran.

Première à prendre la parole, Diane Guilbault a rappelé l’importance de la mémoire historique dans la lutte pour l’égalité entre les sexes au Québec. Selon la conférencière, l’avancement des femmes dans la société est un acquis fragile. Pour le maintenir, il faut rester à l’affût des tentatives de régression des droits collectifs de la part de certains groupes marginaux. «Il ne faut pas confondre les codes de conduite en société et les rapports religieux. Ces règles religieuses n’ont plus leur place dans notre société. Pour beaucoup de femmes et d’hommes, les codes religieux appartiennent à une histoire passée», de décrire la conférencière.

Selon Diane Guilbault, qui a notamment publié Les femmes âgées au Québec, en 1999, et Les femmes immigrées du Québec, en 2005, il ne faut pas confondre ouverture aux nouveaux venus avec abandon de nos normes et valeurs communes, fondatrices de l’histoire du Québec. «Nos mères se souviennent de leur situation d’inférieure dans le couple. Il ne faut pas oublier que l’égalité est encore fragile», a-t-elle dit.

Sur la question de l’ouverture à l’autre, la conférencière a rappelé que l’intégration ne doit pas se faire au détriment de la laïcité de l’État. «La démocratie est la volonté du plus grand nombre, tout simplement», a-t-elle ajouté.

Née en Ukraine d’une mère chypriote grecque et d’un père algérien, Djemila Benhabib a surpris par ses propos directs concernant les signes et symboles religieux en société. «Le voile islamique n’est pas un simple vêtement», a-t-elle rappelé, insistant sur le fait qu’il ne faut pas tomber dans le panneau de la définition des mots pour réduire l’égalité entre les hommes et les femmes.
«Ici comme ailleurs, les gouvernements et les acteurs politiques jouent la carte de la communauté et du multiculturalisme en le confondant à tout et à n’importe quoi. L’État doit être sans religion», d’expliquer Benhabib, recevant les approbations de la salle.

Membre du Collectif citoyen pour l’égalité et la laïcité, les deux conférencières ont rappelé les démarches de l’organisme afin de faire adopter une charte de la laïcité. «La laïcité suppose la séparation du politique et du religieux et repose sur trois principes indissociables: la liberté de conscience, l’égalité en droit de toutes et de tous, et la neutralité de l’État», exprime le Collectif. Pour plus de détails sur les actions et démarches du Collectif citoyen pour l’égalité et la laïcité, vous pouvez joindre les responsables via le site www.cciel.ca.