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Un parachutiste parcourt 3974 kilomètres pour trouver une falaise

Marc-André Denault

Un parachutiste parcourt 3974 kilomètres pour trouver une falaise

Publié le 25/11/2015

Passionné de parachutisme, de base jump et de vol en wingsuit, Marc-André Denault de Boisbriand a récemment parcouru près de 4000 kilomètres en voiture pour se rendre dans le désert de l’Utah pour sauter du haut du Notch Peak, reconnue comme la falaise la plus élevée des Etats-Unis en vertu de sa hauteur de quelque 9400 pieds.

«J’avais fait mes recherches sur Google avant de partir. Située en plein milieu du désert de l’Utah, cette falaise était vraiment la plus haute. J’ai donc décidé d’y aller», a expliqué Marc-André qui tenait à vivre cette aventure seul, «pour se purifier et se ressourcer», tel qu’il le mentionne.

C’est ainsi que, parti le 5 octobre, il est finalement arrivé à destination après plus de 40 heures de conduite, réparties sur cinq jours.

«Je me suis retrouvé dans le désert, à une heure et demie de route du village le plus proche. J’ai eu besoin d’une bonne demi-heure juste pour parcourir les trois derniers kilomètres tellement c’était accidenté. Mais quand j’ai vu la falaise, c’était incroyable ! Quand j’ai vu ce monstre, je n’en revenais pas  !»

Quelques minutes plus tard, lorsque Marc-André s’est couché dans le lit de fortune qu’il avait aménagé dans le coffre de sa voiture, c’est à ce moment qu’il s’est rendu compte qu’il était vraiment seul.

«C’est là que la solitude a embarqué, s’est-il rappelé. J’avais la chienne! Je savais qu’il n’y avait personne des milles à la ronde, mais j’ai quand même barré mes portes.»

Dix sauts en 15 jours

Le lendemain, sa combinaison ailée et son parachute bien pliés dans son sac de transport, tout juste à côté de ses barres tendres et de quelques bouteilles d’eau, il entame, à pied, l’ascension du Notch Peak.

«Un gars de l’Utah que je connaissais m’avait tracé la route à prendre en dessinant une ligne rouge sur Google Earth. Disons que je ne savais pas trop où je m’en allais.»

Prenant bien soin de ne pas glisser pour ne pas se blesser, parce qu’il le savait bien : personne n’aurait pu aller le secourir à cet endroit isolé du monde, Marc-André a atteint le sommet quatre heures plus tard. «Il était temps. J’étais brûlé ! Mais je savais que mon rêve allait se réaliser».

Heureusement pour lui, les conditions étaient idéales pour sauter. Dans le cas contraire, il aurait dû redescendre à pied. Il ne sait pas s’il en aurait eu la force.

«Quand je me suis approché de la paroi, j’avais vraiment peur. C’était intimidant. Je tremblais. Surtout que j’étais tellement épuisé. Mais j’ai sauté.»

L’atterrissage fut tout aussi mémorable que son envol. «J’ai presque pleuré de joie. Je me suis mis à genoux. Je n’en revenais pas de toute cette beauté que je venais d’apercevoir.»

Pendant les 15 jours qui ont suivi, Marc-André a monté et sauté à dix reprises du Notch Peak, dormant chaque soir dans sa voiture, réfléchissant à sa vie et se nourrissant de denrées qu’il avait apportées. Rien de malheureux ne lui est arrivé.

Le voyage se poursuit

Son voyage loin d’être terminé, le sauteur a ensuite visité Twin Falls, une Ville de l’Idaho où, avait-il entendu dire, se trouvait un pont particulièrement apprécié des adeptes de base jump, le Potato bridge. Il s’y est donc rendu. Son objectif était de sauter quelques fois de ce pont afin de se préparer à revenir quelques jours plus tard en Utah, encore une fois pour y pratiquer le base jump.

«De retour dans le désert de l’Utah, arrivé à Castleton Tower, reconnu comme l’emblème de la place, j’ai mis plus d’une heure pour grimper cette tour à l’aide d’une corde sur une distance de 450 pieds.  Un homme que j’ai rencontré avait tendu une corde fixe (high line) de 1600 pieds de long à une autre paroi, située à plus de 1500 pieds dans les airs, en plein milieu du désert. Je suis monté dessus et j’ai sauté.»

Marc-André Denault a passé 35 jours aux Etats-Unis à vivre sa passion. Il est revenu à Boisbriand, mardi, transformé.