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LNH: recruteurs de père en fils

Mario Saraceno, depuis 33 ans, et son fils Jayson, depuis deux ans, travaillent comme recruteurs pour les Islanders de New York. Ils seront à Pittsburgh pour la séance de sélection des joueurs amateurs, les 22 et 23 juin.

LNH: recruteurs de père en fils

Publié le 19/06/2012

Les Saraceno oeuvrent dans le hockey depuis belle lurette. Henry, le patriache, a été recruteur pour les Seals d’Oakland avant que Bill Torrey l’amène avec lui lors de la naissance des Islanders de New York, en 1972. Son fils, Mario, lui a succédé et depuis peu, Jayson, son petit-fils, suit leurs traces.

En 1977, les Islanders avaient besoin d’un marqueur et, au 15e échelon, Henry a insisté pour que les Islanders sélectionnent un petit gars de Montréal qu’il avait dirigé dans la catégorie bantam, un jeune homme du nom de Mike Bossy.

L’année suivante, Bossy recevait le trophée Calder remis à la recrue de l’année, grâce entre autres à ses 53 buts en 73 parties. Il a enchaîné avec huit autres saisons de plus de 50 buts, dont cinq de plus de 60.

Deux ans plus tard, à l’âge de 45 ans, une crise cardiaque emporte Henry. Après quelques mois, les Islanders demandent à Mario, qui suivait son père partout, de devenir leur recruteur au Québec.

«J’ai accepté, même si j’avais à peine 20 ans, de dire le Rosemèrois. C’était assez intimidant, je devais analyser des joueurs qui avaient pratiquement mon âge. À cette époque, la moyenne d’âge des recruteurs étaient d’environ 50 ans.»

En 1980, les Islanders remportent la coupe Stanley. Ce moment, qui aurait dû en être un de réjouissance pour Mario, en est devenu un de nostalgie. « Ç’a été difficile parce que mon père était un des artisans de cette équipe et qu’il n’était pas là pour savourer ce moment», a-t-il expliqué.

Passer le flambeau

Parallèlement à son travail de recruteur à temps partiel, Mario travaille comme vice-président aux ventes chez Danalco, une entreprise qui œuvre dans le domaine de l’impression.  «On m’a déjà offert d’être recruteur à temps plein, mais j’ai refusé pour pouvoir suivre mon fils, Jayson, dans sa carrière.»

Mario n’a pas raté beaucoup de matchs de son fils et ce dernier le suivait même un peu partout quand il faisait du recrutement.

Jayson, qui a joué au niveau midget AAA avec les Régents de Laval-Laurentides-Lanaudière, a mis un terme à sa carrière prématurément en raison d’une blessure à la hanche. Il jouait, à ce moment-là, pour une équipe universitaire aux États-Unis.

Il est donc  revenu au Québec pour poursuivre ses études en récréologie et loisir, à l’Université de Concordia. Il y a deux ans, Garth Snow, actuel directeur gérant des Islanders, lui demande s’il veut devenir recruteur. Après réflexion, il accepte.

«L’année passée, je travaillais beaucoup avec mon père » Il m’apprenait les rudiments, on rencontrait les joueurs ensembles, mais cette année, j’ai fait mes premiers entretiens seul», indique-t-il.

Même si son père épie toujours un petit peu le talent des joueurs juniors, il s’occupe maintenant du dépistage professionnel, pour aider lors d’éventuelles transactions.

Si Mario est derrière le recrutement du défenseur Paul Boutillier, des attaquants Pat Lafontaine et Jean-Pierre Dumont ainsi que du gardien Roberto Luongo, Jayson attend toujours sa première prise, puisque l’an dernier, les Islanders n’ont pas sélectionné de Québécois.

«Il ne faut pas se présenter au repêchage en disant qu’on va repêcher un produit du Québec, parce qu’on peut être déçu, explique Jayson sous le regard approbateur du paternel. Notre rôle est de donner notre point de vue et d’aider les recruteurs permanents dans leur décision.»

«Personne ne frappe pour 1000, a précisé Mario. Jamais je n’aurais cru que David Perron et Claude Giroux deviendraient aussi bons, aussi vite. D’un autre côté, j’ai tout fait pour que les Islanders sélectionnent Patrice Bergeron et Kristopher Letang, mais on ne peut pas tous les prendre.»

Qui sait, peut-être que cette année l’équipe new-yorkaise jettera son dévolu sur un joueur du Québec, et pourquoi pas sur un joueur de la région comme Stefan Matteau jr, ou Charles Hudon ou tout simplement un joueur de l’Armada comme Étienne Marcoux, Cédric Paquette ou Christopher Clapperton?