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Gabriel Séguin, joueur de paratennis de table canadien, arborant fièrement sa médaille de bronze remportée aux Jeux parapanaméricains. Crédit photo Christian Asselin

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Photo Christian Asselin

Gabriel Séguin mène le Canada à la médaille de bronze

Publié le 10/04/2017

Joueur de tennis de table depuis maintenant trois ans, le Blainvillois Gabriel Séguin ne cesse d’impressionner, et ce, autant sur les scènes locale, que provinciale ou nationale, lui qui a déjà cumulé de nombreuses médailles à chacun de ces niveaux. Le 25 mars dernier, à São Paulo au Brésil, où il participait aux Jeux parapanaméricains de la jeunesse, il a ajouté une médaille de bronze internationale à son palmarès déjà reluisant.

Gabriel, 16 ans, en était à une première participation à cet évènement d’envergure qui a réuni un nombre record de 800 athlètes, provenant de 19 pays, et qui se sont affrontés dans 12 sports, dont le tennis de table.

Alors qu’en simple, après des victoires contre David Ernesto Cucaita Vargas, de Colombie, 11-6, 11-3, 11-8, et Cristian Camilo Baena Aguilar, également de Colombie, 11-5, 11-7, 6-11, 8-11, 12-10, il s’est finalement incliné, dans le match pour la médaille de bronze, contre Gustavo Alexandre Laskosky du Brésil, 11-6, 11-4 et 11-7, pour se classer quatrième, il en fut tout autrement à la compétition par équipe.

Après que le Canada ait enregistré une victoire en double contre le Brésil, puis subi la défaite en simple, les chances du pays d’obtenir la médaille de bronze reposaient entièrement sur les épaules de Gabriel qui devait absolument remporter son match de simple pour permettre à son pays d’accéder au podium.

«À deux manches de chaque côté, nous en étions à 5-5 à la 5e. Je me suis alors dit que j’allais donner le tout pour le tout! Quand j’ai finalement remporté ce duel, je n’ai pu m’empêcher de verser une larme. Je venais de gagner une médaille aux Jeux parapanaméricains! C’était incroyable. Je n’en revenais pas.»

Handicapé de naissance

Des complications lors de l’accouchement ont laissé Gabriel avec une hémiparésie, c’est-à-dire que le côté gauche de son corps est entièrement paralysé. Le tennis de table est arrivé dans sa vie comme un cadeau du ciel.

«Je n’ai jamais trouvé un sport qui m’intéressait réellement et à l’école, j’avais de bonnes notes, mais on me répétait souvent que le sport, ça ne serait pas mon fort!»

Toutefois, en jouant pour la première fois au ping-pong à son école, le Collège Boisbriand, alors qu’il était en 2secondaire, il réalise que c’est un sport qu’il apprécie, pour son côté individuel et la précision qu’il requiert, notamment.

«Je me rappelle que c’était pendant les Jeux paralympiques de Sotchi, raconte Gabriel. En cherchant sur Internet, j’apprends alors que le ping-pong est un sport paralympique et qu’en plus, c’est le sport individuel le plus pratiqué sur la planète. Je me suis dit que j’allais m’essayer!»

Quelques jours plus tard, il s’inscrivait au club Tops de Repentigny où, en l’espace de quelques entraînements, il est remarqué par un entraîneur de l’équipe canadienne. À 14 ans, il se rend donc à Ottawa où, deux mois seulement après avoir commencé ses cours, il participe à son premier camp d’entraînement en vue de représenter l’équipe canadienne sur la scène internationale.

«Le coach m’a alors dit que si j’acceptais de mettre les efforts et de m’entraîner sérieusement, que mes chances étaient excellentes de compétitionner à un haut niveau et même de me rendre aux Jeux paralympiques. À partir de là, j’ai réalisé que j’avais l’opportunité d’accomplir quelque chose de grand et j’ai donc décidé de consacrer la majorité de mes temps libres au tennis de table!»

Aujourd’hui, Gabriel joue au ping-pong quasi tous les jours, une quinzaine d’heures par semaine, d’abord avec son club à Laval, mais aussi chez lui, avec un robot qui lui envoie des balles de toutes sortes.

«J’ai souvent été sous-estimé. Aujourd’hui, je me sens privilégié d’avoir atteint ce niveau, mais je n’y suis pas arrivé sans sacrifices. Si j’avais un message à transmettre, ce serait qu’il n’y a rien de gratuit dans la vie. Si tu veux quelque chose, tu dois travailler et y mettre les efforts. Alors, tout devient possible!»