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Course automobile: Jean-Philippe Jodoin est champion canadien de formule 1600

Le champion canadien Jean-Philippe Jodoin pose avec ses trophées, son bolide, son père Rémi, son ingénieur Phil Matthews ainsi que David Clubine, Dave et Don, représentants de son écurie.

Course automobile: Jean-Philippe Jodoin est champion canadien de formule 1600

Publié le 15/01/2016

Le Blainvillois Jean-Philippe Jodoin, âgé de 20 ans, a été récemment couronné champion canadien de formule 1600 en course automobile pour la saison 2015, et s’il est passionné par la vitesse, c’est parce qu’il fait du ski depuis l’âge de 14 mois.

«J’ai commencé à Vallée Bleue à Val David où ma mère est directrice de l’école de ski. Jusqu’à l’âge de 12 ans, j’ai gagné plusieurs championnats. Entre 12 et 15 ans, j’ai fait plusieurs podiums. À partir de 15 ans, je skiais contre des adultes. C’était plus difficile de gagner.»

Bref, Jean-Philippe a toujours fait partie des dix plus rapides skieurs au Canada dans son enfance et son adolescence. «J’adore la sensation d’aller vite. C’est l’adrénaline au plafond. C’est le vent qui souffle dans le visage. Tu te bats contre toi-même. Tu n’as pas droit à l’erreur», raconte t-il tout en avouant avec le sourire qu’il s’est déjà fait peur à quelques reprises. Il a eu la chance d’éviter les blessures, mais il se souvient s’être fait mal à la clavicule lors d’une chute au Chili. Et c’était en faisant du slalom! Habituellement en slalom, ça va moins vite, mais l’un de ses skis est passé sur un piquet de plastique.

Karting

C’est à dix ans qu’il a commencé à faire du karting. Il a même déjà gagné le championnat canadien Moteurs quatre temps à 13 ans. Le lien entre le ski et la course automobile, c’est bien sûr la vitesse. «Ce sont deux sports individuels que j’ai toujours trouvé qui étaient similaires. C’est celui qui traverse le plus rapidement la ligne d’arrivée. C’est une question de précision. La moindre petite erreur te fait perdre du temps.»

Entre 10 et 20 ans, il a fait du ski et de la course automobile. Il a même vécu deux années en Suisse. En 2015, il a décidé de se concentrer sur la course automobile. C’était déjà sa cinquième saison en formule 1600. Il a fait 14 épreuves sur les pistes de Mont-Tremblant, Trois-Rivières et Icar à Mirabel. Il en a remporté quelques unes, mais il a surtout fait des podiums à chacune des courses. Son nom est gravé sur le trophée en compagnie des Villeneuve. Il a aussi participé au Grand Prix de Montréal.

«Nous étions 40 voitures en série 1600. On nous laisse moins longtemps sur la piste. Ce qui compte le plus lors du Grand Prix, c’est la formule 1. C’est sur la piste de Montréal qu’on peut aller le plus vite. J’ai fait entre 230 et 240 km/h. Nos courses sont plus excitantes qu’en formule 1. Nous avons beaucoup de dépassements.»

En course automobile, des dépassements, il y en a pas juste sur la piste, ça coûte cher. En fait, les pilotes doivent payer pour faire de la course. Une saison peut coûter entre 80 000 $ et 100 000 $ et il ne faut pas avoir d’accidents.

Argent

«Les bourses ne sont pas intéressantes. J’ai eu des offres pour aller en Asie et en Europe en formule 2000. II faut que je trouve 250 000 $ et ça n’inclut pas mon transport et mon hébergement. Les gens pensent qu’en F1, ce sont les meilleurs pilotes, mais ce sont surtout des gens qui ne sont pas issus de familles pauvres. Les pilotes vont payer jusqu’à 8, 10 ou 15 millions pour avoir un volant. Je me verrais en F1, mais c’est plus un rêve à cause de l’argent.»

Jean-Philippe doit une fière chandelle à son père Rémi, qui l’a toujours supporté moralement et monétairement. Ce dernier est dépositaire pour la compagnie OKI, spécialisée en équipements de bureau. Il avait convaincu OKI d’être le principal commanditaire de son fils, mais la commandite ne sera pas renouvelée.

«On a perdu notre gros commanditaire, qui m’a permis de gagner le championnat. Il faut s’en trouver un ou plusieurs autres. En 2016, si on ne fait pas toute la série 1600, je vais certainement aller dans les plus gros événements», termine Jean-Philippe.