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Charline Labonté: une Boisbriannaise en or

Charline Labonté nous a mentionné que ses principaux mentors avaient été Patrick Roy

Charline Labonté: une Boisbriannaise en or

Publié le 08/04/2014

La quadruple médaillée olympique Charline Labonté était de passage à Boisbriand, la ville qui l’a vue grandir, mardi dernier. Entre des visites d’écoles et la signature du livre d’or de la Ville, la gardienne de l’équipe féminine canadienne de hockey a pris le temps de nous accorder une entrevue.

En plus de ses 4 médailles d’or, récoltées aux Jeux olympiques de Salt Lake City, Turin, Vancouver et Sotchi, elle a pris part à de nombreux tournois internationaux, remportant notamment les éditions 2004, 2007 et 2012 des Championnats mondiaux de hockey féminin. Elle est aussi devenue la deuxième femme, après Manon Rhéaume, à évoluer dans la Ligue de hockey junior majeur du Québec, portant l’uniforme du Titan d’Acadie-Bathurst durant deux saisons.

Avec une feuille de route aussi impressionnante, que reste‑t‑il à accomplir, pour Charline Labonté? «Côté hockey, je suis assez comblée, lance en riant la principale intéressée. Mon plus gros défi sera de préparer mon après-carrière. Je termine une maîtrise en psychologie du sport, j’ai 31 ans et je n’ai jamais travaillé.»

Grâce à ce programme, qu’elle poursuit à l’Université McGill, elle vient de connaître sa meilleure saison à vie. C’est une des raisons pour lesquelles elle a reçu difficilement la décision de l’entraîneur-chef de l’équipe olympique, Kevin Dineen, de lui préférer Shannon Szabados dans le match pour la médaille d’or, à Sotchi, face à l’équipe américaine.

«Je suis quelqu’un de réaliste. Les dernières années, je savais que Shannon était meilleure que moi et qu’elle aurait les finales. Mais cette année, avec la saison que j’ai connue, il n’y avait pas de gardienne numéro un sur l’équipe. Kevin m’a expliqué qu’il avait suivi son feeling. Ç’a été dur pour moi parce que j’aurais voulu garder ce match, mais le hockey est un sport d’équipe et j’ai une médaille d’or de plus», a‑t‑elle confié.

C’est donc une attitude positive qui a guidé Charline Labonté dans l’acceptation de cette situation. Elle a d’ailleurs admis être passée par des moments plus difficiles, dans sa carrière. «J’ai quitté la LHJMQ pour revenir dans la Ligue junior AAA, avec les Panthères de Saint-Jérôme. Après quelques mois, l’organisation m’a annoncé que c’était trop compliqué d’avoir une fille sur l’équipe et j’ai été coupée. À ce moment, je me suis rendu compte que je n’avais plus de débouchés et j’ai un peu paniqué.»

Elle fut finalement approchée par le Mistral de Laval, de la défunte Ligue nationale féminine de hockey. Nous étions alors en 2001. «L’équipe était terrible, mais je recevais 80 lancers par match et je me suis énormément améliorée. Cette décision de continuer avec une équipe féminine a été la meilleure de ma carrière», admet‑elle. De là, elle fut repêchée par l’équipe canadienne et s’est retrouvée aux Jeux olympiques de Salt Lake City, peu de temps après.

Quel avenir entrevoit-elle pour le hockey féminin? «Côté économique, il y a beaucoup à faire. Nous vivons toujours de campagnes de financement. J’ai beau avoir quatre médailles olympiques, je paie encore pour jouer et mes parents viennent encore faire du bénévolat lors des matchs. Par contre, je crois que nous allons dans la bonne direction et j’ose croire qu’un jour, notre Ligue canadienne de hockey féminin se transformera en véritable ligue professionnelle», a‑t‑elle conclu.