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Bilodeau remporte un deuxième titre olympique

Deux grands champions

Bilodeau remporte un deuxième titre olympique

Publié le 10/02/2014

Alexandre Bilodeau est le maître incontesté de l’épreuve des bosses de ski acrobatique, lui qui a remporté, lundi dernier à Sotchi, une deuxième médaille d’or olympique. Il devenait en même temps le premier athlète de cette discipline à défendre son titre avec succès (la première médaille avait été remportée à Vancouver, en 2010).

Avec un pointage de 26,31 en finale, le Rosemérois a devancé le Deux-Montagnais Mikaël Kingsbury, qui récoltait l’argent, en vertu d’un pointage de 24,71. Le favori de la foule, le Russe Alexandr Smyshlyaev, inscrivait les 24,34 points nécessaires à l’obtention du bronze.

Le Rosemérois avait bien amorcé la compétition, montrant ses couleurs dès la ronde de qualifications, lui qui dominait le peloton en compagnie de Mikaël Kingsbury. Les pointages obtenus (24,70 pour Bilodeau et 23,81 pour Kingsbury) leur permettaient alors de s’élancer après tous leurs rivaux, pour la première des trois rondes finales, dominée cette fois par Smyshlyaev. Kingsbury terminait troisième, alors que Bilodeau, non sans quelque difficulté (une perte d’équilibre à l’atterrissage), se contentait du 8e rang.

La 2e ronde était pratiquement l’affaire des Québécois, alors que Marc-Antoine Gagnon rejoignait ses camarades en haut de peloton. Les trois seraient de la ronde ultime, pour laquelle on n’avait retenu que les six meilleurs. Plus est, il seraient les trois derniers à s’élancer.

Troisième avant-dernier, Bilodeau dévalait la pente à vive allure et voyait les choses se réaliser telles qu’il les avaient imaginées. Son langage corporel en franchissant la ligne d’arrivée (pendant que l’analyste de Radio-Canada osait prononcer le mot «perfection») en disait long. Quelques minutes plus tard, en entrevue, il estimait qu’il s’agissait de sa meilleure descente en carrière, ajoutant qu’il avait entrepris celle-ci d’une façon on ne peut plus résolue: «J’étais déterminé à terminer premier… ou sixième!», a-t-il lancé.

Après lui, Gagnon connaissait une descente ordinaire aux yeux des juges, ce qui le forçait à concéder le bronze à Smyshlyaev. Dernier à prendre la piste, Kingsbury faisait encore étalage de son grand talent, mais quelques petites fautes techniques commises ici et là auraient raison de son rêve de médaille d’or.

Les deux médaillés québécois, qui ont donné une entrevue commune, au bas de la piste, se sont échangé quelques éloges bien sentis. Pour un, Bilodeau désignait Kingsbury comme le responsable de son triomphe : «Je savais qu’il s’en venait. Depuis trois ans, il me mettait de la pression. Il m’a forcé à m’entraîner comme un déchaîné.»

De son côté Kingsbury reconnaissait que Bilodeau avait placé la barre très haut : «Il a fait une super grosse descente. En partant dernier, j’avais toute la pression. Alex méritait de gagner et je veux le remercier parce que, sans lui, je ne serais pas où je suis présentement.»

C’était aussi la première fois que deux Canadiens se retrouvaient sur le podium olympique en bosses, l’un tirant l’autre, le second poussant le premier.

«Regardez-le aller maintenant : je n’ai aucun stress pour lui», de dire Bilodeau en parlant de celui qui lui succédera assurément.