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L’homme derrière les succès de l’Armada: Jean-François Houle dirige comme il jouait

Une blessure à l’épaule a mis un terme à la carrière de Jean-François Houle comme joueur

L’homme derrière les succès de l’Armada: Jean-François Houle dirige comme il jouait

Publié le 29/11/2013

Jean-François Houle est présentement l’entraîneur actif ayant dirigé plus de 200 matchs dans la LHJMQ avec le meilleur pourcentage de victoires. Avant les rencontres du week‑end dernier (1‑0‑1), de fait, Houle montrait une moyenne de ,580.

Houle avait connu des débuts plus difficiles à la barre des MAINEiacs de Lewiston, lors de la saison 2009‑2010. Il avait dirigé 33 parties au cours de cette saison et il avait obtenu 12 victoires, pour un pourcentage de ,394. Dès la saison suivante, il s’est mis à empiler les victoires à un rythme infernal. Son pourcentage de victoires n’a cessé de croître saison après saison.

En 2010‑2011, les 40 gains des MAINEiacs et quatre défaites en prolongation lui ont permis de terminer la campagne avec ,618. Au terme de cette campagne, Houle s’est retrouvé sans emploi, puisque la formation a été dissoute. «C’était un coup dur, a avoué Houle. Ce n’est pas facile de se retrouver sans travail quand tu as deux enfants.»

Il n’est pas demeuré sans emploi trop longtemps. Quand Pascal Vincent a été promu dans la Ligue nationale de hockey, avec les Jets de Winnipeg, le poste d’entraîneur de la nouvelle formation l’Armada de Blainville-Boisbriand était vacant.

Houle a été le choix de Joël Bouchard. Personne ne donnait cher de la peau de l’Armada à sa première saison dans le circuit Courteau. Le Junior de Montréal avait passablement décimé l’équipe en tentant d’y aller pour les grands honneurs, l’année précédente, mais l’équipe s’était inclinée en quart de finale. Ironiquement, ce sont Houle et les MAINEiacs qui avaient envoyé le Junior en vacances.

Contre toute attente, Houle a mené la Flotte laurentienne au titre de championne de la division Telus Ouest, grâce à un pourcentage de ,632. L’an dernier, l’Armada a fait mieux en terminant la saison avec un pourcentage de ,662. Cette année, il est en voie de faire encore mieux, alors qu’en 26 rencontres, son équipe affiche un pourcentage de ,827.

Une blessure qui a tout changé

Comme hockeyeur, Houle était un petit joueur qui ne ménageait pas les efforts sur la patinoire pour aider son équipe à l’emporter, et ce, peu importe le rôle qu’on lui donnait.

Après avoir connu du succès dans le midget AAA, avec les Lions du Lac St‑Louis, il a choisi de poursuivre sa carrière aux États‑Unis, avec l’Université Clarkson.

En 1993, Serge Savard, alors directeur général du Canadien de Montréal, en fait son choix de quatrième tour.

Il a disputé un total de 72 parties dans la Ligue américaine. En trois saisons avec les Canadiens de Fredericton, il a marqué 8 buts et amassé 22 passes. Dans la East Cost Hockey League, il a été un joueur prolifique, maintenant une moyenne d’un peu moins qu’un point par match.

«J’ai connu la carrière que mon talent me permettait de connaître», dit‑il. Lors de sa dernière saison, en 2001‑2002, il n’a disputé qu’un match en séries éliminatoires avec les Brass de New Orleans. Une blessure à l’épaule l’a contraint à l’inactivité. Houle était le capitaine de l’équipe.

Son entraîneur, Ted Sator, lui a alors offert de l’aider derrière le banc, offre que Houle a acceptée: «Le manque de moyens empêche les équipes de la ECHL d’avoir des entraîneurs adjoints. Je faisais les changements de ligne et je parlais stratégie avec Ted.»

C’est là qu’il a eu la piqûre. Un poste d’adjoint s’est ouvert à l’Université Clarkson. Il y a été pendant six ans et demi. «Au hockey universitaire américain, dit‑il, les entraîneurs sont également les recruteurs et sillonnent toutes les ligues. J’ai beaucoup appris et je crois que ça me sert aujourd’hui.»

Dans le moule du Canadien

Fils de Réjean Houle, Jean‑François a grandi dans l’entourage du Canadien. Sa façon de jouer et de diriger reflète ce qu’il voyait à cette époque.

«Chez le Canadien, le mot d’ordre était: l’équipe en premier. Tout ce que tu faisais, c’était pour aider l’équipe à gagner. Si tu accumulais des statistiques individuelles, c’était tant mieux, mais avant tout, tu devais accepter de faire des sacrifices, a mentionné Réjean Houle. Jean‑François était un joueur d’équipe quand il jouait et c’est exactement ce qu’il demande à ses joueurs en tant qu’entraîneur.»

Heureux à Boisbriand

Jean-François Houle a quitté le Québec à l’âge de 17 ans pour y revenir à 36 ans, en compagnie de sa conjointe, Mia, et de ses deux enfants, Emma et Noah.

Ayant tous vécu aux États‑Unis, personne, sauf Jean-François, ne parlait français. Au début, on pouvait sentir qu’il cherchait ses mots, quelques fois, lors des entrevues, afin de ne pas utiliser d’anglicismes, mais moins de trois ans plus tard, il est beaucoup plus à l’aise.

Ses enfants fréquentent l’école francophone et sont parfaitement bilingues, tandis que sa conjointe peaufine cette nouvelle langue grâce à des amies québécoises qu’elle s’est faites depuis son arrivée au Québec.

«Je suis content qu’ils aient pu apprendre ma langue maternelle. Nous sommes heureux à Boisbriand et on aime bien notre vie, ici.»