Derrière eux, un pan de mur complet exhibant un paysage multicolore. Et partout, des statuettes de Bouddha. Bienvenue, non pas en Thaïlande, mais à Fabreville, au Temple bouddhiste laotien où vivent en permanence cinq moines. Seul anachronisme de cet endroit aux saveurs orientales, les quelques appareils de musculation, au sous-sol du Temple, qui font figure d’un siècle résolument avant-gardiste.
Entourés des siens
Vivant en permanence au Temple, les moines sont accompagnés par une soixantaine de familles laotiennes résidant toutes à Boisbriand. À tour de rôle, elles assurent, entre autres, le seul et unique repas quotidien de ces derniers.
D’ailleurs, déjà, vers 10 h 30, montent des effluves appétissants du sous-sol du Temple. D’ici une heure, les cinq moines savoureront une quantité phénoménale de mets chinois, laotiens, et même thaïlandais. Un repas savoureux auquel prendra part l’auteure de ces lignes sur invitation expresse des moines, il va sans dire!
Il faut savoir qu’il existe une quantité impressionnante de pratiques du bouddhisme. Ici, dans ce coin de Laval, on honore le bouddhisme Theravara. Et assurément, le yoga. L’un n’allant pas sans l’autre, n’est-ce pas?
Fou rire général chez les moines. La question semble même avoir déclenché un concert d’exclamations joyeuses impossibles à déchiffrer. Les aventures de Tintin au Tibet ont dû contribuer à faire croire que tous les moines se ressemblaient.
«Le yoga provient du Tibet, explique VEN-Soulit Panboon, tentant de refréner un troisième éclat de rire. Le Theravara se pratique avec de la méditation. C’est l’esprit seulement qui travaille. On a tendance à croire que le bouddhisme s’accompagne automatiquement du yoga, ce qui est faux.»
Vocation
VEN-Soulit Panboon a 35 ans. Il a choisi lui-même de devenir moine.
«C’est à partir de 10 ans que l’on peut devenir moine. Pour cela, on se rend au temple bouddhiste où l’on est novice, et on apprend à écrire. Moi, c’est à l’âge de cinq ans que j’ai été attiré par la moinerie.»
Partout dans le Temple, des cadres sont accrochés aux murs. On y relate la naissance du bouddhisme, celle de Bouddha ainsi que son histoire. Toutes les gravures proviennent de la Thaïlande. Cette fierté met un sourire dans les yeux de Manivanh Suryadhay Douangmala, une Laotienne de Boisbriand jouant le rôle d’interprète pour les besoins de ce reportage. On y apprend, entre autres, que l’enseignement de Bouddha appelle à trois éléments principaux: éviter de faire du mal, essayer d’accomplir de bonnes choses et garder un esprit pur.
Pour le moment, une certaine candeur semble régner dans ces lieux ainsi que la bonne humeur. Et l’odeur appétissante qui monte sans cesse du sous-sol s’avère un incontournable dans l’entrevue: il faut cesser un moment… le temps de se restaurer.