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De l’énergie à revendre

(Photo Pierre Latour)

De l’énergie à revendre

Publié le 20/03/2009

Le succès des soirées Mort de rire se poursuit, le cabaret de l’église Sacré-Cœur accueillant à chaque fois un nombre considérable de nouveaux adeptes et d’habitués. Ainsi, devant une salle plutôt bien remplie, se sont produits Simon Gouache et Dominic Deschênes avant de céder la place à la tête d’affiche, Stéphane Poirier.

Mais c’est d’abord le dynamique animateur René Forget qui prend le plancher, y allant d’un numéro relatant ses péripéties de voyage, dans un monologue au jeu physique recelant plusieurs gags efficaces, et s’assurant d’un public bien réchauffé pour accueillir, dans un premier temps, le charismatique Simon Gouache. Dans un savoureux mélange de prétention et d’autodérision, il ravit les spectateurs par son ironie, son sens du punch, de même que ses trouvailles linguistiques. Habile conteur, il garde suspendu à ses lèvres un public qui se délecte de ses mésaventures dans les bars ou dans l’intimité, racontées avec force détails. C’est sous les applaudissements nourris qu’il quitte la scène pour céder sa place à Dominic Deschênes.

Ce dernier se paye la traite avec une entrée préenregistrée digne d’une vedette rock. Dans un numéro au rythme nerveux et syncopé, il y va d’une rafale de gags rapides, ponctuant son discours de nombreux jurons. Passant constamment du coq à l’âne, il mystifie son auditoire avec ses commentaires absurdes, à la limite du surréalisme et flirtant parfois avec le mauvais goût. Il joue également le défenseur des opprimés, terminant sur une bonne note un passage sur scène somme toute inégal.

Au retour de l’entracte, c’est un René Forget toujours aussi enthousiaste qui fait une entrée des plus remarquées, vêtu des minimalistes atours de son alter ego Super Sumo. Dans un numéro plus élaboré que de coutume, il dépeint la vie d’un superhéros au quotidien. Salué pour son audace, il passe le micro à la tête d’affiche de la soirée, l’infatigable Stéphane Poirier.

Chose certaine, celui-ci déplace de l’air! Cet hyperactif verbomoteur ne tient pas en place, son jeu extrêmement physique appuyant toujours judicieusement ses propos. Son visage très expressif et les variations de volume et de ton ponctuant le texte rendent sa prestation vivante et dynamique, à un point tel que le plateau semble trop petit pour contenir toute son énergie.

Avec un esprit vif et un indéniable sens de l’absurde, Poirier décortique le quotidien, extrayant le côté humoristique de situations banales dans lesquelles tout un chacun prend plaisir à se reconnaître. L’humoriste s’implique d’ailleurs dans ses gags, racontant des anecdotes personnelles ou nous faisant part de ses réflexions sur la vie, à l’aube de la trentaine. Et si l’humoriste ouvre des tonnes de parenthèses, il les referme toutes sans exception et boucle toutes ses boucles, utilisant beaucoup les clins d’œil en référence à ses gags précédents.

Avec son imagination débridée, il invente des métiers farfelus, éclaircit certains mystères, crée des histoires à partir d’un rien. Transposant, extrapolant, poussant les situations à l’extrême, Poirier aime retarder les punchs pour encore plus d’effet comique, faisant ainsi le bonheur d’un public qui lui réserve une chaleureuse ovation.

Soyez au rendez-vous le 16 avril prochain, alors que Billy Tellier, précédé sur scène par Pascal Barriault et Jean-François D’Aoust, sera la tête d’affiche de la dernière soirée Mort de rire de la saison.