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Une lettre ouverte aux élu(e)s et aux citoyen(ne)s 

Une lettre ouverte aux élu(e)s et aux citoyen(ne)s 

Publié le 25/11/2021

L’élection municipale 2021 s’est réalisée sous le signe du renouveau. Les citoyen(e)s ont en effet élu des jeunes femmes et hommes qui incarnent le début d’un temps nouveau. On sent dans cette élection la fébrilité et l’urgence d’agir pour l’environnement.

Depuis la création du COBAMIL en 2010, des administrateurs(trices), des employé(e)s et des acteurs(trices) de l’eau ont investi temps et énergie pour améliorer la gestion intégrée de l’eau dans la zone des Mille-Îles. Malgré tous les efforts déployés, force est de constater que l’eau de nos cours d’eau est trop souvent de « mauvaise qualité ». Les récentes études de vulnérabilité des sources d’eau potable de la rivière des Mille Îles, coordonnées par le COBAMIL, ont démontré que les surverses et les débordements des stations d’eaux usées en sont les principales causes.

Ces rejets ont actuellement des conséquences irrémédiables sur la vie aquatique et compromettent la santé de ceux et celles qui désirent avoir un contact direct avec l’eau, surtout après une pluie. Par exemple, on voit de plus en plus des jeunes et parfois des enfants sur des planches à pagaie dans nos cours d’eau. Les gens veulent, avec raison, s’approprier ces cours d’eau pour leurs loisirs et leur plaisir. Nous avons la responsabilité collective de récupérer le plein usage sécuritaire de ces cours d’eau.

Des investissements majeurs sont nécessaires pour corriger la situation. Il est primordial d’informer la population que les solutions d’assainissement adoptées il y a 30 ans ne tiennent plus la route, que nos infrastructures d’assainissement d’eaux usées ne peuvent traiter efficacement les débits générés par la croissance démographique et amplifiés par les changements climatiques.

Il est également souhaitable que les élu(e)s des municipalités disent à la population qu’actuellement, elle ne paie pas le vrai prix pour l’eau qu’elle consomme en trop grande quantité; et que plus on la consomme, plus on doit l’assainir avant de la rejeter aux cours d’eau, mais aussi, plus on doit la traiter pour la transformer en eau potable. L’objectif de développement durable no 6 : « eau propre et assainissement » de l’Organisation des Nations Unies et les experts du Comité Assainissement 2.0 de Réseau Environnement s’entendent: il faut agir rapidement et il existe des solutions innovantes pour y arriver!

Ne prenons pas l’eau pour acquise. Qu’on se le dise : collectivement, nous devons faire un effort financier additionnel pour corriger la situation, et les municipalités devront s’unir aux gouvernements supérieurs pour fournir cet effort.

J’implore donc les élu(e)s des municipalités de s’attaquer à ce problème en priorité dans leur présent mandat de 4 ans, mais surtout de penser à long terme, pour les générations actuelles et futures. Donnons-nous un horizon et des moyens ambitieux pour arriver à l’objectif Zéro rejet polluant dans nos cours d’eau. Lançons-nous le défi maintenant !

L’eau est bonne pour nous… Prenons-en soin !

Denise Cloutier, B.A.A., M.Env.

Présidente du COBAMIL et directrice générale du C.I.EAU