logo journal nord-info
icon journal
Lettre ouverte: Pénurie d’infirmières dans les Laurentides

Lettre ouverte: Pénurie d’infirmières dans les Laurentides

Publié le 02/06/2022

Ce n’est un secret pour personne, on manque d’infirmières dans le réseau de la santé. Malgré les solutions apportées par le gouvernement Legault pour attirer les jeunes à étudier en soins infirmiers, le département de soins infirmiers du Cégep Lionel-Groulx de Sainte-Thérèse, dans les Basses- Laurentides, fait tout en son pouvoir actuellement pour restreindre le nombre de finissants à accéder à la profession d’infirmière dans le réseau de la santé des Laurentides.

Et bien, il est un des seuls établissements de la région à exiger de ses finissants en soins infirmiers de réussir de multiples standards dans le cadre d’un seul cours de dernière session du programme. Ainsi, le tiers des finissantes qui ont réussi à faire face à plusieurs embûches pendant leurs 3 années d’études dans un contexte exceptionnel de pandémie seront recalées! Pourtant, tous les stages et cours à ce jour témoignent de leur réussite en plus, de leur emploi d’étudiantes- infirmières (externat) dans les hôpitaux des Laurentides.

Une incroyable détresse psychologique s’est emparée de ces étudiantes lorsqu’elles ont appris à la dernière journée de leurs études qu’elles n’obtiendraient pas leur diplôme puisque la dernière évaluation d’un cours, d’une durée de 10 minutes, avait été échouée et ne les qualifiait pas à devenir de futures infirmières…Aucune reprise n’étant possible ni même d’explication ou de rétroaction. Ce cours comportait pourtant la réussite de 24 jours de stage, de travaux de session, d’une entrevue et d’une simulation que ces étudiantes avaient obtenus!

10 minutes, c’est le temps que les enseignants (qui ne sont pas des pédagogues en passant) du département de soins infirmiers du Collège Lionel-Groulx ont pris pour anéantir les 3 années d’études de ces futures infirmières. Elles pourront reprendre ce cours me direz-vous, mais cet établissement d’enseignement ne leur permet pas de la faire avant un an!

La bienveillance des membres de ce département se résume à un message adressé à ces étudiantes leur disant d’aller consulter le service d’aide psychosociale de l’établissement si une détresse se faisait sentir. En 2022, à l’ère des pénuries de personnel dans le réseau de la santé, de la pandémie et de l’importance de la santé mentale de la population, comment un établissement d’enseignement supérieur peut être digne et fier de laisser tomber le tiers de ses étudiantes motivées et pleines d’espoir à devenir infirmières? On comprend maintenant pourquoi la pénurie d’infirmières est si criant dans Les Laurentides. La contribution du département de soins infirmiers du Collège Lionel-Groulx en est certainement pour quelque chose…

Catherine Lévesque, résidente des Laurentides et mère d’une étudiante du Collège Lionel-Groulx