logo journal nord-info
icon journal
Une ville en mouvement

Une ville en mouvement

Publié le 16/06/2021

La ville de Boisbriand n’a pas toujours eu l’allure qu’on lui connaît aujourd’hui. Au cours des dernières décennies, voire des derniers siècles, son territoire a dû subir certaines modifications, parfois au désarroi, mais parfois au bonheur des résidents.

Boisbriand s’étend aujourd’hui sur environ 28 kilomètres carrés, ce qui en fait la 15e plus petite municipalité des Laurentides. Toutefois, son histoire est large et celle entourant son territoire est digne d’intérêt, car il est le fruit du travail d’hommes et de femmes qui ont à leur façon, marqué l’histoire de la ville.

L’héritage de Louis XIV

C’est pendant la conquête du roi de France Louis XIV qu’une petite ville au nord de l’Amérique, au bord de la Rivière-des-Mille-Îles, est fondée et qu’on appelle aujourd’hui Boisbriand. La ville tient son nom de l’officier Michel Sidrac Du Gué de Boisbriand, qui a été l’un des envoyés du roi outre-mer pour coloniser les Laurentides en 1683. À cette époque, le point central du territoire était là où se trouve aujourd’hui le croisement entre l’autoroute 15 et le chemin de la Grande-Côte.

Toutefois, c’est en 1740 que le réel développement géographique et démographique de la ville prend son envol, grâce à la fille de Michel Sidrac, Marie-Thérèse. La première famille à être fondée sur le sol boisbriannais est la famille Charbonneau, qui s’installe au bord du chemin de la Grande-Côte.

C’est vers 1804 que la ville s’est dotée pour la première fois de routes publiques, au cours d’un immense projet de développement, d’agrandissement et d’accessibilité. L’axe de circulation la plus importante construite à cette époque est ce qu’on appelle de nos jours le boulevard Curé-Labelle, connu lors de son aménagement comme étant la Grande ligne.

Vers la modernité

C’est en 1946 que le Boisbriand actuel est véritablement fondé, avec la naissance de la municipalité de Sainte-Thérèse-Ouest, qui se dissocie donc des territoires comprenant Blainville, Bois-des-Filion, Lorraine, Rosemère, Saint-Augustin, Saint-Janvier, Sainte-Monique et Sainte-Thérèse.

Le nouveau territoire de Sainte-Thérèse-Ouest était alors d’une superficie de 49,98 kilomètres carrés. Par contre, au cours des années, la ville a cédé des parcelles de son territoire à d’autres localités, comme Blainville, qui a acquis 0,38 kilomètre carré, Sainte-Thérèse, qui a obtenu 3,10 kilomètres carrés et Saint-Eustache, qui a reçu 0,21 kilomètre carré.

Sur le plan des infrastructures, Sainte-Thérèse-Ouest a aussi fait partie de l’histoire et force est d’admettre que la construction de certains tronçons de route importants a été à l’origine du développement démographique, touristique et donc géographique de la ville et de son secteur.

Au tournant des années 1960, deux routes importantes qui passent par Sainte-Thérèse-Ouest sont érigées. D’une part, l’autoroute des Laurentides, qui était un prolongement de l’autoroute 15 au nord de Montréal pour pouvoir améliorer la fluidité de la circulation pour les vacanciers de la grande ville qui souhaitaient faire un séjour dans le nord, a été construite sous le gouvernement de Maurice Duplessis en 1958, entre Montréal et le quartier Sainte-Rose, à Laval. L’année suivante, étant donné que la principale route des Laurentides était toujours affligée par des problèmes de congestion, le gouvernement du Québec décide de prolonger l’autoroute 15 de 31 kilomètres, de Sainte-Rose à Saint-Jérôme, incluant Sainte-Thérèse-Ouest, bien entendu. Même que l’un des trois postes de péage y était situé. Les deux autres se trouvaient à Laval et Mirabel.

En 1962, sous le gouvernement libéral de Jean Lesage, l’autoroute 640 est érigée et est devenue rapidement un échangeur déterminant pour la ville. Encore aujourd’hui, la 640 est l’un des points centraux de la ville, qui a permis et facilité, notamment, la construction du Faubourg et de plusieurs entreprises.

C’est cependant en 1969 que la ville a connu sa plus grande modification sur le plan géographique et territorial. À cette époque, le gouvernement canadien de Pierre-Eliott Trudeau avait décidé d’aller de l’avant avec le projet de l’aéroport international de Montréal à Mirabel. Pour pouvoir procéder aux travaux de construction et à la mise en place, plusieurs citoyens ont dû être évincé de leur propriété, mais il faut souligner que dans ce processus de dézonage et d’expropriation, la ville de Sainte-Thérèse-Ouest a aussi perdu beaucoup de territoire. C’est un total de 18,46 kilomètres carrés qui ont été arrachés à la ville. Ainsi, une importante fraction du chemin de la Côte Sainte-Marianne, au nord de la ville, a dû être sacrifiée. Cette portion de territoire appartient maintenant à la ville de Mirabel.

Boisbriand, telle qu’on la connaît aujourd’hui, a été baptisée ainsi le 16 mars 1974. Au cours des années, d’autres modifications viendront changer le paysage de la ville, comme la construction de l’autoroute 13 en 1975 et la fusion de certaines municipalités, si bien que la ville s’étend dorénavant sur 27,83 kilomètres carrés.