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Un pionnier blainvillois nous raconte son histoire

Un Pionnier Blainvillois Nous Raconte Son Histoire

Un pionnier blainvillois nous raconte son histoire

Publié le 04/06/2018

André De Carufel fut maire de la Ville de Blainville de 1973 à 1977, étant l’architecte en chef de plusieurs réalisations importantes pour sa localité, à l’origine de la récupération de terrains du Camp Bouchard, alors fermé. Cinq années seulement après avoir hérité du nom du troisième seigneur de la seigneurie des Mille-Îles, Jean-Baptiste-de-Céloron de-Blainville, notre localité était au début de son grand développement, ne comptant qu’une fraction du nombre d’habitants qu’elle a aujourd’hui, à son 50e anniversaire de 2018.

Votre hebdomadaire a rencontré André De Carufel, étant à son bureau situé à Blainville. Racontant ses débuts en politique municipale et se remémorant certaines anecdotes croustillantes au passage, il se souvient s’être présenté pour maire à l’époque, sans avoir de connaissances dans ce domaine et sans même avoir envie de faire de la politique. Connu localement, il a été approché par trois personnes pour le voir devenir premier magistrat. Malgré la réticence de sa femme, il a décidé de se lancer et d’apprendre à faire de la politique, avec l’aide soutenue de sa greffière, étant élu en 1973.

«J’ai demandé à ma femme son avis. Elle m’a dit que j’étais fou de me présenter! J’ai finalement accepté et j’ai été élu. Je ne savais rien, sauf l’endroit où aller payer mes taxes. J’ai toujours dit ne pas faire de la politique, mais de l’administration en réalité.»

Remplir ses promesses

Homme d’affaires, investisseur, commerçant et féru d’administration, il a permis à Blainville d’acquérir une «adresse fixe» en permettant, entre autres, la construction d’un hôtel de ville et d’un garage municipal sur le site de l’ancien Camp Bouchard, selon une documentation disponible sur le site de la Ville.

«Elle avait le nom d’une ville, en 1973, mais Blainville n’avait pas d’hôtel de ville, de poste de police, de garage municipal. Il s’agissait toutes de bâtisses louées, de se remémorer l’ancien maire. J’ai eu la chance d’acheter des terrains du Camp Bouchard, avec l’aide du ministre Goyer, de l’époque. J’ai même rencontré le premier ministre du Canada, Pierre Elliot Trudeau.»

Avec une certaine somme d’argent, il a ainsi décidé de détruire quelques bâtiments et d’en récupérer d’autres, afin de les rénover, d’isoler les murs et d’ériger des fondations, pour y bâtir des édifices municipaux, soit la mairie et un poste de police, de ses dires.

«Nous avons acheté ces terrains 50 000 $, avec les bâtiments dessus. Nous avons récolté 110 000 $ au moment où l’un des bâtiments, un gymnase, est malheureusement passé au feu. Nous avons bâti l’hôtel de ville et le poste de police. Ils ont duré de 15 à 20 ans» , raconte André De Carufel.

Par la suite, de nouveaux immeubles ont été construits pour remplacer ceux du feu Camp Bouchard. À l’époque, lorsque M. De Carufel est arrivé en poste, la population se chiffrait autour de 10 000 personnes et, dans les années 1970, il y avait moins de la moitié du personnel municipal que l’on peut reconnaître en 2018, travaillant pour les citoyens et pour diverses institutions blainvilloises. Au moment où il a décidé de quitter, afin de se concentrer sur ses projets professionnels et personnels, Blainville comptait 14 000 âmes environ, selon ses propres estimations.

«Lors de ma campagne, j’ai promis de loger les employés municipaux et de mettre de l’ordre dans la ville. Quand je suis parti, j’ai laissé un hôtel de ville, un poste de police, un garage municipal et j’ai laissé la Ville avec un surplus de 225 000 $» , raconte l’ex-maire, tels ses accomplissements dont il est le plus fier. D’ailleurs, ces 225 000 $, de 1977, équivalent à un peu plus de 900 000 $ de surplus, aujourd’hui, en 2018, selon les calculs que l’on peut effectuer sur le site de la Banque du Canada.

Retour à la vie «normale»

À la fin de son mandat, ne souhaitant pas faire une seconde campagne, il est retourné à son commerce et à ses hôtels aux États-Unis, ayant investi dans l’achat de plusieurs lieux à l’époque, à l’étranger et ici même, en plus d’avoir une famille dont s’occuper, comptant deux enfants, soit une fille et un garçon.

«J’ai réussi à faire ce que je m’étais fixé dans mon seul mandat, en plus de mettre de l’ordre dans la ville. C’était mon seul but en tant qu’administrateur» , de conclure André De Carufel, fièrement et tout sourire.

Fait intéressant à mentionner pour conclusion, André De Carufel partageait certaines anecdotes et faits du temps, lors de la rencontre, tel le salaire mérité par un premier magistrat des années 1970. En effet, un maire était payé 25 sous par citoyen à l’époque, ce qui représentait environ 2 900 $ par année pour diriger la Ville de Blainville, des estimations du principal intéressé qui percevait ce salaire. Toujours selon lui, un conseiller municipal, de son côté, était rémunéré également selon le nombre de citoyens, par contre, à défaut de 10 cents par unité.