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La carrière rêvée d’Hélène Bourgeois-Leclerc

Publié le 05/11/2018

Comédienne multifacette surdouée qui ne cesse de surprendre par son jeu si naturel, son humour pince-sans-rire et sa palette d’émotions contrastée, Hélène Bourgeois-Leclerc aurait-elle pu se passer de la formation théâtrale qu’elle a reçue à l’Option-Théâtre du Collège Lionel-Groulx?

De la marâtre d’Aurore à une Dodo Bougon de mœurs légères, aux prestations caricaturales des Bye Bye, à l’interprétation musicale dans Demain matin, Montréal m’attend, voilà des rôles aussi disparates qu’exigeants, surtout lorsqu’ils sont si éloignés de leur interprète, que l’on perçoit comme une femme à forte personnalité, exubérante et tranchée.

Or, il n’en est rien. En entrevue, Hélène Bourgeois-Leclerc se montre aussi gentille et spontanée qu’accessible, telle la sympathique voisine que l’on a plaisir à croiser tous les jours.

C’est d’ailleurs sans fausse modestie qu’elle admet que sa carrière n’aurait pas été si florissante n’eût été de la formation reçue à l’école de théâtre du CLG, qui l’a accueillie dans ses rangs de 1995 à 1999. Entourée d’un corps professoral expérimenté, la comédienne en herbe d’alors s’est outillée adéquatement pour canaliser son énergie.

«Lorsqu’on arrive au CLG, on a été le petit drôle de notre région. En arrivant là, on évolue auprès de ceux ayant largement travaillé le jeu et ça fait toute une différence» , affirme Hélène Bourgeois-Leclerc, qui se souvient encore de la chaleur humaine avec laquelle elle a été accueillie lors de l’audition de sélection.

À la découverte de soi

Et c’est tout un apprentissage, insiste-t-elle. Durant ses quatre années de formation, elle a appris à se connaître, à discerner les rôles qui lui convenaient ou pas, à déceler ses forces et ses faiblesses, quelles voies emprunter… «Et ça, ça n’a pas de prix. Sans formation, on peut y arriver, mais ce sera plus long et plus disparate comme apprentissage» , admet-elle.

«Ce qui est merveilleux à l’école de théâtre, c’est qu’on travaille un style, une époque, un metteur en scène différent, l’expressionnisme allemand, des auteurs comme Racine, ce qui nous force à travailler des genres différents. Comme on est malléable, ça nous forge. On doit se retourner sur un dix cennes, mais ça reste le même travail que ce soit classique ou moderne. C’est bien, car sur le marché du travail on ne choisit pas nos rôles» , explique la comédienne.

Sa formation l’a-t-elle rendue meilleure? «À l’époque, je ne savais pas que je pouvais être rigoureuse et comment faire face aux contraintes. J’ignorais que je pouvais chanter et danser. On travaille beaucoup sur le corps. C’est toute cette technique que je n’aurais pas su intégrer juste par moi-même.»

Se dépasser

La comédienne se souvient encore des élèves écartés en cours de session, de cette pression à exceller, du challenge permanent. «Ça donnait l’énergie de continuer à travailler fort à ceux qui restaient. Dans mon cas, ç’a été un stress positif, car ça m’a donné envie de me dépasser. Et le sentiment d’appartenance, qu’on avance et qu’on évolue ensemble, tout ça était extrêmement fort, donc les souvenirs de gang restent» , confie-t-elle.

Parmi les professeurs l’ayant particulièrement marquée, elle se souvient de Catherine Bégin pour sa rigueur et son inflexibilité dans les cours de diction, ainsi que de ses échanges confus avec Claude Laroche – avec lequel un atelier de poésie avait été monté. «On s’est ensuite retrouvés sur le tournage des Bougons et ç’a été une expérience formidable» , souligne-t-elle.

Hélène Bourgeois-Leclerc a la carrière dont elle rêvait. «Je rêvais de toucher toutes sortes d’univers et d’auteurs. Au Québec, il y a beaucoup d’acteurs pour pas beaucoup de jobs. Je sais que je suis privilégiée et extrêmement chanceuse. Je suis comblée.»