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Vallières et Raffy: entre l’ombre et la lumière

La performance de Raffy, au cabaret de l’église Sacré-Cœur, est explosive et lumineuse.

Vallières et Raffy: entre l’ombre et la lumière

Publié le 03/02/2012

Pour le tout dernier spectacle de Visionnarts, La Tournée, c'est l'auteur-compositeur-interprète Félix-Antoine Vallières ainsi que la formation Raffy qui ont bouclé la boucle, le 27 janvier dernier au cabaret de l'église Sacré-Cœur.

Le public, malheureusement trop peu nombreux, en a toutefois eu pour son argent au terme d’une soirée de qualité où il a pu découvrir des artistes de la relève aux styles bien différents.

On débute la soirée en douceur avec Félix-Antoine Vallières et sa poésie urbaine enveloppée de rythmes métissés de soul, de reggae, de rap subtil. Les textes sont imagés, fluides, souvent sombres. Pourtant, qu’ils soient scandés, parlés ou chantés, ils laissent apparaître la lumière au bout du tunnel, la folle lueur d’espoir qui subsiste, même quand tout semble perdu.

Cela se traduit dans les rythmes qui demeurent ensoleillés, langoureux, malgré les propos parfois amers de l’artiste, malgré ce spleen de l’attente, cette herbe toujours plus verte chez le voisin.

L’interprétation se fait sentie, ressentie, tout particulièrement sur Poudre blanche, composée à la suite d’une tragédie familiale, ou encore quand Vallières parle de la musique comme de son refuge à l’abri de la réalité. Il prône l’authenticité, la liberté, l’ouverture sur le monde, il nous incite à croire en nos rêves dans des reggaes aux accents étonnamment noirs.

C’est un univers particulier qu’il nous est donné de découvrir en compagnie de Félix-Antoine Vallières et de son groupe, un univers dans lequel on doit plonger tête première et se laisser porter par le rythme et bercer par les mots.

Raffy la rafale

Mais dès que la formation Raffy entre en scène, on sent le vent tourner, on quitte cette atmosphère plus cérébrale pour entrer dans un monde de sensation pure. En effet, c’est une véritable décharge électrique que l’on reçoit de plein fouet dès les premières mesures de Trop tard, aussitôt que s’adresse à nous la charismatique chanteuse qui ne perd pas de temps à faire embarquer le public avec son énergie contagieuse.

Le groupe va de reprises en compositions, navigant d’une pop-rock irrésistible au reggae, en passant par un ska teinté de punk. Les membres du groupe s’en donnent visiblement à cœur joie, souriant inlassablement, alors que Raffy (la chanteuse éponyme) arpente sans relâche la scène, sautant, dansant, décochant des œillades complices au public et aux musiciens, le plateau semblant trop petit pour contenir toute cette énergie.

La performance est explosive et sans temps mort, lumineuse, une véritable fiesta musicale au cœur de laquelle tonne la voix puissante de Raffy. Les refrains sont accrocheurs, les textes sont accessibles tant par leur contenu que leur contenant, et ils nous sont livrés par un quatuor de jeunes musiciens talentueux qui semblent vivre le moment présent comme jamais.