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Universelle divagation d’une diva

(Photo Pierre Latour)

Universelle divagation d’une diva

Publié le 19/02/2010

S’il se trouve une artiste qui a tout le talent pour exploiter à fond le caractère d’universalité de la musique, c’est bien Natalie Choquette. La sympathique et rigolote cantatrice n’y manque toujours pas avec son spectacle Diva World Tour in Québec qu’elle a présenté au Théâtre Lionel-Groulx (TLG), le 14 février dernier. La table, ou devrait-on dire la scène, était mise pour célébrer l’universalité de l’amour, en cette fête de la Saint-Valentin…

Natalie Choquette incarne, avec une distrayante extravagance, la diva italienne Fettucinni, qui vient de rompre avec le livreur de pizza Giovanni. Passagère d’un avion qui a pour destination Natashquan (!), elle nous livre le récit de ses aventures amoureuses et interprète quelques-unes des plus belles et plus classiques chansons d’amour à travers la langue et les couleurs du pays où elle s’est arrêtée.

Dans ce contexte, Natalie Choquette, magistralement appuyée par le pianiste John Rody, mise sur plusieurs dimensions pour plaire.

D’abord sur l’interactivité. En Argentine, elle passe par un langoureux tango pour nous illustrer sa relation passionnée avec Astor. Et comme il faut être deux pour le danser, elle fera monter sur scène un spectateur, qui se débrouillera très bien et recevra la réaction approbatrice de l’auditoire.

Elle mise aussi sur la mise en scène et l’originalité des costumes. À Vladivostok, elle recrée avec une habile superposition de parures, le jeu des poupées russes.

Natalie Choquette fait aussi preuve de finesse, exécutant admirablement bien une minutieuse chorégraphie en compagnie d’une marionnette géante qu’elle manœuvre, lors de l’évocation d’une histoire d’amour au Japon.

Véritable moment fort que celui où Fettucinni débarque à Berlin, dans les années 1980, et fait la rencontre d’un artiste moderne et révolutionnaire. Dans un déguisement de squeegee punk, la diva fait son entrée sur le rythme élecrofunk de Rockit de Herbie Hancock et sert un savoureux clin d’œil à Nina Hagen en interprétant quelques lignes du succès New York, New York de cette icône de la musique anarchiste d’une Allemagne encore séparée par le mur légendaire.

La soirée des amoureux n’allait pas se terminer sans que Natalie Choquette chante, avec toute la subtilité et la force vocale qu’on lui connaît, Parlez-moi d’amour de Jean Lenoir et le véritable hymne à l’amour tiré de l’opéra Carmen de Bizet, L’amour est un oiseau rebelle.

Et bien sûr, tous sont ressortis le cœur comblé puisque Fettucinni l’a retrouvé son Giovanni… dans une pizzeria de Natashquan.