M. Marcil l’a emporté de justesse devant la députée sortante néo-démocrate Mylène Freeman. M. Marcil a obtenu la faveur de 18 661 électeurs pour 31,4 % du vote, contre 17 873 voix (30 %) pour sa rivale. Le libéral Karl Trudel termine troisième avec 15 517 voix (26,1 %). Le candidat du Parti conservateur, Gordon Ferguson (6 120 voix et 10,3 % du vote), et celui du Parti vert, Jocelyn Gifford (1 311 votes pour 2,2 %), ferment la marche.
Au total, 59 482 personnes de la circonscription se sont prévalues de leur droit de vote sur 87 622 électeurs inscrits, portant le taux de participation à 67,88 %, ce qui correspond grosso modo au taux de participation à l’échelle nationale, mais qui dépasse le taux de participation au Québec, qui est de 66 %.
Le nouveau député de Mirabel, qui a été président du comité exécutif du Bloc québécois de Mirabel et membre de l’exécutif national du parti, estime que cette longue période électorale a permis à son équipe de bien faire valoir les points de vue de sa formation politique sur le terrain.
Au cours de l’entrevue par téléphone qu’il a accordée à nos hebdos, alors qu’il était en route pour Montréal, en fin de soirée, pour un rassemblement bloquiste, le nouveau député a martelé trois éléments qu’il entend défendre à la Chambre de communes.
Dans un premier temps, il veut faire en sorte que le versement du Supplément de revenu garanti aux aînés soit rendu plus facilement accessible. Il estime scandaleux que les personnes âgées doivent passer par toutes les mailles du système pour avoir accès à des montants auxquels ils ont droit.
Ensuite, il veut «rendre la Prestation universelle pour la garde d’enfants (PUGE) non imposable pour les familles québécoises. C’est un non-sens que l’on impose de tels montants», a-t-il indiqué.
Mais le point majeur dont il entend parler, c’est le refus de la construction du pipeline Énergie Est qui acheminerait du pétrole de l’Alberta au Nouveau-Brunswick. «C’est incroyable que l’on fasse passer le pipeline, une autoroute à pétrole, en plein sur les meilleures terres arables du Québec, dit-il. De plus, nous prenons tous les risques au Québec sans en tirer les bénéfices. C’est le point dont on a le plus parlé avec les citoyens durant la campagne électorale.»
Le maintien du système de la gestion de l’offre, les emplois dans le secteur de l’aéronautique, l’augmentation de la part du fédéral dans le financement des infrastructures urbaines et régionales de même que l’allègement du fardeau fiscal des citoyens comptent aussi parmi les priorités du nouveau député de Mirabel.
Il estime par ailleurs que le Québec et le mouvement indépendantiste «ont fait un pas en avant» puisqu’il a réussi à élire 10 députés du Bloc alors qu’il n’y en avait que deux auparavant. Le fait que le parti n’ait pas obtenu le nombre minimum de 12 sièges pour être reconnu officiellement ne doit pas, estime-t-il, être une distraction.
«Nous demeurons le Bloc québécois, un parti indépendantiste, ça ne change rien à nos convictions», a-t-il conclu, rendant hommage à Gilles Duceppe: «C’est lui qui nous a amenés où nous sommes aujourd’hui.»