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Une tradition de 70 ans pour Jean Proulx: et si l’eau de Pâques était réellement miraculeuse?

Michelle et Jean Proulx

Une tradition de 70 ans pour Jean Proulx: et si l’eau de Pâques était réellement miraculeuse?

Publié le 29/03/2013

Dimanche matin, avant le lever du soleil, Jean Proulx, un citoyen d’Oka de 80 ans, ira au ruisseau pour remplir ses cruches d’eau, comme il le fait depuis quelque 70 ans le jour de Pâques. Tradition religieuse oblige!

Il s’agit d’un rituel incontournable pour Jean Proulx qui a vu, en l’accompagnant, son père pratiquer cette coutume. La tradition veut que cette eau cueillie avant les premières lueurs du soleil, le jour de Pâques, soit si pure qu’elle protège la santé durant toute l’année à ceux qui la boiront le soir venu.

«C’est une eau qui ne se corrompt pas, mais ça prend une eau de source portée par le courant», affirme Jean Proulx, en ajoutant que cette coutume était pratiquée par beaucoup de gens auparavant.

Cette eau est-elle réellement miraculeuse? Jean Proulx l’espère, car on vient de lui diagnostiquer un cancer de la prostate. Mais il a la foi. Les valeurs chrétiennes comptent beaucoup dans sa vie. Et ce ne sont pas de vains mots.

Plusieurs fois par semaine, il se rend à l’Hôpital de Saint-Eustache où il accueille bénévolement les gens au Centre de jour. Sans compter qu’il y conduit d’autres bénévoles en voiture. Sa femme Michelle, pour sa part, va régulièrement jouer du piano dans deux centres pour personnes âgées pour leur offrir quelques moments de douceur. «Il faut se forcer à faire le bien, sinon on vit pourquoi?» fait remarquer Mme Proulx.

Mais agir pour le bien peut parfois se traduire par des défis inattendus. Depuis un an, Jean et Michelle Proulx élèvent leur petit-fils de 13 ans, Cédéric. Celui-ci a perdu son père à l’âge de six ans et sa mère s’est retrouvée en détresse psychologique, incapable d’assumer ses responsabilités parentales. Il a ainsi fallu envisager un nouveau foyer pour l’accueillir.

Malgré leurs 80 ans bien sonnés, Jean et Michelle ont décidé de le prendre avec eux. Quand le Centre jeunesse des Laurentides leur a annoncé avoir trouvé un foyer d’accueil pour Cédéric, Jean et Michelle se sont interposés. «Pour nous, il n’en était pas question. On l’aime notre petit-fils», confie Mme Proulx.

Voilà une situation qui a bien déjoué les plans du couple, qui envisageait de vendre leur maison pour aller vivre à la résidence Les Cours du Moulin, à Saint-Eustache. Supportés par les intervenants de la Direction de la protection de la jeunesse (DPJ), Jean et Michelle se sont retroussé les manches pour que Cédéric mène une vie normale. Pour le suivi scolaire, grand-papa, sa fille et son beau-fils en assurent la supervision. «Tout le monde s’y met», confie le grand-père.

Le couple Proulx reconnaît que ce n’est pas simple de suivre un garçon actif de 13 ans. M. Proulx avoue ne pas avoir toujours l’énergie d’un jeune père. Mais le couple s’ajuste. «On lui donne tout ce qu’on peut. On lui met des règles aussi», souligne-t-il. Michelle Proulx a inscrit son petit-fils à des cours de théâtre et de basketball. Ils ont aussi installé un téléviseur dans sa chambre, mais pour ce qui est de l’Internet, Cédéric devra attendre. «Ça va dépendre de ses notes», laisse savoir le grand-père bien intentionné.

«Il y a des jours où c’est plus difficile et on braille tous ensemble, mais en général, ça se passe bien», assure M. Proulx.

Et c’est peut-être ainsi qu’agit l’eau miraculeuse de Pâques…