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Un moment de notre histoire avec Les voix de la mémoire

Photo Yves Déry:

Un moment de notre histoire avec Les voix de la mémoire

Publié le 23/06/2011

Les Productions L’R de Rien ont présenté les 9, 10 et 11 juin derniers, au Centre d’art La petite église, à Saint-Eustache, leur spectacle Les voix de la mémoire.

Cette lecture théâtrale a été appréciée par les spectateurs qui ont été plongés dans le Saint-Eustache de la rébellion de 1837-1838. La pièce fictive, sur fond de personnages connus, a su faire revivre certaines réalités de cette époque trouble.

Écrite par Claudine Thibaudeau avec le support de Constance Joanette, la pièce, bénéficiant d’une mise en scène particulière et alliant lecture, jeu théâtral, sons, lumières et multimédia, a été créée par Jacques Nantel. Bien ficelée et bien écrite, l’histoire débute avec un dialogue entre un petit-fils, sa grand-mère et un coffre recelant les souvenirs d’une autre époque. C’est à la découverte du journal intime d’Élodie Deguire que l’action se déplace dans le passé.

C’est devant un public particulièrement silencieux et attentif que les acteurs en toge noire ont lu ce récit et que des comédiens en costumes d’époque ont fait vivre quelques moments d’action par leur jeu. Une histoire particulièrement autour des femmes, puisque la majorité des hommes étaient partis se battre ou, comme certains, s’étaient retirés loin des conflits. C’était d’ailleurs le cas du curé de l’histoire, car le clergé de l’époque avait pour ordre de se rallier du côté de l’autorité, soit celle des Anglais.

Si le dynamisme et les enchaînements ont été plus lents que dans une pièce entièrement jouée, le processus en demeure pas moins intéressant. Les nombreux éléments, que ce soit les décors, la lumière ou la musique, ont permis au public d’entrer facilement dans le récit et de se laisser emporter par les paroles et les évènements parfois injustes du temps des Patriotes. Une pièce qui met bien en évidence le courage des Canadiens français et les comportements inexcusables des soldats de John Colborne avec ses pratiques guerrières sans merci. On y retrouve également la dépossession des terres qui a eu lieu à cette époque au profit de «gentlemen-farmers» britanniques ou vendues à des Irlandais. Situation qui a obligé ces personnes à se rétablir, entre autres, aux États-Unis.

La pièce était entrecoupée par l’écriture du journal par Mme Deguire, jouée par Claudine Thibaudeau, qui a d’ailleurs livré dans ses dernières phrases: «Nous allons revenir plus forts d’avoir tant souffert.» La salle tout entière s’est levée pour applaudir la fin de cette histoire. Notons que le personnage de la bonne du curé, Marguerite Bureau, joué avec brio par Manon Salesse, était particulièrement divertissant. L’ensemble des acteurs a d’ailleurs livré une belle performance dans cette lecture créative et innovante.

Le metteur en scène semble très fier des efforts accomplis, il a écrit dans le programme: «[…] j’ai accepté d’en faire la mise en scène pour mettre en valeur et faire ressortir tout ce qu’on dû endurer l’entourage de ces Patriotes. Je tiens à remercier tous les gens qui sans eux, ce texte ne serait qu’un bout de papier. Grâce à vous, ce document à saveur historique devient réalité, donc merci!»