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Un hiver sous les couleurs du sizerin flammé

Un hiver sous les couleurs du sizerin flammé

Publié le 11/01/2013

Absent l’année dernière, le sizerin flammé est abondant en cette saison hivernale, à la grande joie des observateurs d’oiseaux. On peut voir aisément des groupes de 15, 20 ou plus d’oiseaux voltiger autour des mangeoires de notre région.

Résident de la taïga québécoise, le sizerin flammé migre certaines années en nombre important vers le sud. En ce début de 2013, l’irruption massive du sizerin flammé dans les Basses-Laurentides et autres régions du Québec s’explique notamment par la rareté de la nourriture, selon les biologistes. La faible production de graines d’arbres feuillus et de conifères en zone nordique serait l’une des raisons qui amènent le sizerin à quitter son aire de nidification.

Ce petit oiseau de la taille d’une mésange enjolive notre hiver avec son allure frondeuse, sa poitrine rose, sa calotte rouge au-devant de sa tête et sa bavette noire s’étalant sur sa gorge et autour de son nez. Il affiche aussi un bec conique assez pâle, un ventre blanc bordé de raies foncées sur les flancs et un dos brunâtre.

De plus, il égaie la saison silencieuse par son chant, une rareté chez les oiseaux d’hiver. Il gazouille et susurre des notes musicales, enrobant le paysage par sa présence enjouée.

Friand de graines de chardon ou de tournesol, le sizerin flammé visite également les mangeoires garnies de colza, de millet et de graines mélangées.

Il se nourrit également de graines de conifères, de bouleaux, d’aulnes et de saules, sans oublier des graines d’herbacées accrochées aux tiges des plantes des champs. En période de nidification, il mange aussi des insectes, une nourriture qu’il apporte à ses oisillons.

Fait surprenant, il peut nicher deux fois par an malgré la brièveté de l’été en zone boréale. L’incubation et l’élevage des jeunes se déroulent sur une vingtaine de jours, une période de croissance assez courte pour un oiseau. Chaque nichée abrite de trois à cinq oisillons.

Il déploie quelques tours d’acrobatie pour aller chercher sa nourriture. Tête en bas, il s’étire et déniche le chardon dans les minuscules ouvertures des mangeoires en forme de silo. Dans la nature, il arrive à se suspendre à de fins rameaux pour extraire de manière agile les précieuses graines qui assurent sa survie.

Cet oiseau est fait pour vivre dans des conditions rigoureuses et glaciales. Des sizerins ont déjà été observés en train de prendre un «bain de neige». Ils peuvent également creuser un petit tunnel dans la neige pour y passer la nuit.

Henry David Thoreau, philosophe, poète et naturaliste amateur du XIXe siècle, a écrit: «Dieu a fait le froid, mais il a fait aussi le sizerin aux tons chauds.»

Présence en petit nombre du sizerin blanchâtre

Des ornithologues signalent également la présence de quelques sizerins blanchâtres sur notre territoire.

En provenance de la zone arctique, le sizerin blanchâtre accompagne parfois des bandes de sizerins flammés. Les deux espèces se ressemblent par leur calotte rouge et leur tache noire. Le sizerin blanchâtre se distingue par son aspect «givré», présentant un croupion blanc et un ventre blanc sans rayures.

Les sizerins se déplacent beaucoup dans une journée. Les bandes surgissent aux mangeoires, disparaissent soudainement et refont surface dans les arbres enneigés.

Ces petites boules de plumes à la calotte rouge ornent ainsi les conifères saupoudrés de neige, un autre spectacle de la nature grandiose.

Journaliste indépendant pour divers magazines et autodidacte dans l’apprentissage de l’ornithologie, Bernard Cloutier est membre de la Société ornithologique de Lanaudière. Il est aussi animateur, guide et conférencier. Pour lui écrire: b.clou@hotmail.com.