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Troubles d’apprentissage: pétition en ligne

Josée Pelletier est entourée de ses enfants

Troubles d’apprentissage: pétition en ligne

Publié le 04/05/2012

Éducatrice en milieu scolaire et mère de trois enfants, Josée Pelletier se bat pour tous les enfants du Québec, qui vivent avec des troubles d’apprentissage. Devant l’instabilité que vit son fils de 9 ans au sein de la Commission scolaire de la Seigneurie-des-Mille-Îles (CSSMI), elle a décidé de présenter une pétition à l’Assemblée nationale du Québec portant sur lesservices offerts aux enfants présentant des troubles d’apprentissage.

Atteint d’un trouble de langage dysphasique et dyspraxique sévère, ainsi que de l’encoprésie, Frédéric profite, depuis la fin de sa maternelle, d’une classe langage à l’école Prés fleuris, située dans le secteur de Saint-Augustin, à Mirabel. À l’aube de sa quatrième année primaire, il doit faire face au transfert de son groupe à l’école Arc-en-ciel, à Saint-Eustache.

Plusieurs des collègues de classe de Frédéric habitent Mirabel. La croissance démographique dans cette ville et l’absence d’espace obligent la CSSMI à créer deux groupes de maternelle pour un total de cinq à l’école Prés fleuris pour l’année 2012-2013. «La raison, c’est le manque de places. Alors, ce sont nos enfants qui écopent parce qu’ils sont handicapés», s’insurge-t-elle.

La directrice adjointe au Service de l’organisation scolaire à la CSSMI, Lyson Dompierre, signale que c’est plus d’une soixantaine d’élèves du secteur de Sainte-Scholastique qui fréquenteront Prés fleuris contre une vingtaine qui seront délocalisés vers Arc-en-ciel. «Certains élèves retrouveront ainsi leur école de quartier. […] Les trois écoles de Mirabel seront encore en débordement malgré tout», ajoute-t-elle.

Chez les enfants qui sont atteints de troubles d’apprentissage, un tel déménagement signifie beaucoup d’insécurité et des signes de régression. «Quand mon fils vit de grands changements, de grandes émotions, il régresse et est anxieux. Actuellement, il a un fort estime de lui et est heureux», soutient la mère.

Mme Dompierre rappelle que la décision de transfert a été acceptée par les commissaires et respecte le critère de stabilité de trois ans. «Compte tenu de la croissance démographique et du manque d’espace, il sera de plus en plus difficile de respecter ce critère», estime-t-elle.

Si la décision est irréversible, Mme Pelletier veut que son fils soit en classe ordinaire pour continuer de fréquenterson école de quartier. «J’ai suggéré qu’il aille en classe à mi-temps. La CSSMI m’a dit que je serais chanceuse si mon fils bénéficiait de l’aide d’une technicienne en éducation spécialisée huit heures par semaine», raconte-t-elle.

Mme Pelletier espère que la pétition amènera le ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport à assurer une stabilité aux enfants handicapés ou présentant des troubles d’apprentissage. La pétition indique que les parents concernés souhaitent que leurs enfants soient intégrés à leur école de quartier ou dans une classe spéciale et que «les sommes allouées pour eux soient dépensées d’une façon plus adéquate à leurs besoins».

En date du 3 mai, près de 600 personnes avaient apposé leur signature, via le site [www.petitionenfanttrouble.com], onglet <Pétition>. Les citoyens ont jusqu’à ce lundi 7 mai pour le faire.

«Je serai satisfaite si mes démarches mettent fin à ce genre de situation même si mon fils ne profite pas de ces changements», affirme la mère.