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<em>Triple jeu sans aide: </em>pour l’amour du baseball

Avec Triple jeu sans aide

Triple jeu sans aide: pour l’amour du baseball

Publié le 31/07/2015

Sylviane Thibault se présente elle-même comme la plus grande partisane des Expos de Montréal et nul doute que les démarches actuelles visant à ramener l’équipe dans la ville du maire Coderre ne sont pas sans emballer l’auteure blainvilloise. De fait, la passion, l’amour du baseball, voilà ce qui transpire à chacune des pages de Triple jeu sans aide, premier volet d’une trilogie dont le tome initial s’intitule Le circuit de Kenjiro.

Publié aux éditions du Phœnix, dans la collection Œil-de-chat (9 ans et plus), Triple jeu sans aide n’est pas, à proprement parler, un roman sur le baseball, mais l’auteure ne cache pas ses intentions de mieux faire découvrir ou redécouvrir ce sport à ses jeunes lecteurs. En font foi les fréquents rappels historiques et ces quelques pages notamment réservées à un lexique du baseball pour clore l’ouvrage.

À vrai dire, le sport sert ici de toile de fond pour camper l’histoire de Kenjiro, un garçon japonais de 11 ans dont la famille vient de s’établir au Québec, dans les Laurentides. Arrivé un peu avant la fin de l’année scolaire, ce passionné de baseball convainc ses nouveaux camarades de classe de former une équipe, les Couguars, qui entreprendra une première saison dans la ligue locale.

Sur le plan strictement sportif, Kenjiro et ses amis vivront évidemment des échecs et des réussites que le jeune lectorat suivra sans doute avec intérêt. Bien sûr, l’auteure s’en fait également un canevas sur lequel elle tisse des intrigues parallèles qui lui permettent d’aborder des thèmes aussi grave que le déracinement, le racisme, l’exclusion, l’intimidation, auxquels elle oppose des valeurs liées à la ténacité, l’entraide et le courage de surmonter les obstacles et d’affronter l’adversité. «Bien sûr, il n’est pas toujours nécessaire de réaliser un exploit hors du commun pour devenir un véritable héros», suggère Sylviane Thibault en quatrième de couverture, en faisant référence à l’arrêt-court des Yomiuri Giants, l’idole de Kenjiro, qui a réussi le rare exploit d’effectuer un triple jeu sans aide.

L’histoire tient sur 156 pages sporadiquement enjolivées par l’illustratrice montréalaise Jocelyne Bouchard. L’analyste de baseball et ex-porte-couleurs des Expos, Marc Griffin, en signe la préface en soulignant le plaisir que lui a procuré la lecture de ce livre en compagnie de ses trois garçons : «Sylviane nous a transportés dans une histoire qui est l’essence même du baseball, celui d’un sport intemporel qui rallie grands et petits, qui combine force et rapidité, qui séduit les filles comme les garçons, et au sein duquel l’esprit d’équipe prend tout son sens», écrit-il.

Bachelière ès arts (traduction) de l’Université de Montréal, Sylviane Thibault a publié une première nouvelle fantastique en 1994, dans la revue Solaris, à la suggestion de son professeur de littérature. Il semble que ce fut suffisant pour paver la voie à une carrière d’écrivaine puisque depuis, elle a publié pas moins de 18 romans destinés à la jeunesse, dont une dizaine de titres dans la série Twister (éditions Pierre Tisseyre) mettant en vedette un labrador noir dont le flair aiguisé sert aux douaniers dans la détection des drogues. Triple jeu sans aide est son quatrième roman publié aux éditions du Phœnix.