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Sylvain Lessard entièrement blanchi

(Photo Michel Chartrand)

Sylvain Lessard entièrement blanchi

Publié le 12/12/2008

Quatre ans après avoir été accusé par une femme de 72 ans, Marie-Claire Gratton, d’avoir profité de sa vulnérabilité dans l’achat de sa demeure, Sylvain Lessard, un agent immobilier, a été entièrement blanchi par une entente à l’amiable survenue entre les deux parties le 20 novembre dernier.

La plaignante, Marie-Claire Gratton, a signé une déclaration officielle stipulant sa satisfaction à l’égard de ce dernier.

2004: les faits

Agent immobilier affilié sous la bannière du réseau Century 21, Sylvain Lessard, un résidant de Saint-Hippolyte, s’est vu confier la vente d’une maison à Bois-des-Filion, par Marie-Claire Gratton. L’acheteuse, Lyne St-Louis (l’épouse de Sylvain Lessard), s’est alors portée acquéreuse de la maison pour un montant de 80 000 $. Des rénovations majeures sont apportées à la résidence et celle-ci se revend 195 000 $ au bout de quelques mois.
«Il a fallu pieuter la maison, refaire entièrement le sous-sol, démolir et refaire entièrement les planchers, bref, la maison était entièrement abandonnée depuis longtemps», souligne Sylvain Lessard, ajoutant que depuis des années, l’achat, la rénovation et la revente de maisons font partie de son travail et de celui de son épouse. «Jamais des accusations n’avaient été portées contre, moi dans le passé, par des anciens propriétaires», affirme-t-il.

Toujours selon ce dernier, le coup de grâce asséné par Marie-Claire Gratton est essentiellement attribuable à la revente de la maison de Bois-des-Filion, et aux profits réalisés.

Des procédures judiciaires sont alors entamées par la plaignante, qui réclame un montant de 178 000 $. L’accusation portera également sur l’acquéreur, dont le nom aurait été tu par l’agent immobilier.

Descente aux enfers

Une véritable descente aux enfers commence pour l’agent immobilier. Mis au courant de l’accusation portée à l’endroit de M. Lessard, son employeur le licencie du jour au lendemain, ainsi que tous les autres courtiers immobiliers auquel il quémande un emploi. Seul son tout premier patron consent à lui offrir un poste.
«Je n’avais même pas été jugé que les gens me considéraient comme coupable, se remémore-t-il. De plus, il ne faut pas se leurrer, les agents immobiliers sont jugés comme des trous de c… parce qu’ils ont de l’argent! Ils sont reconnus comme des crosseurs», de continuer ce dernier, manifestement encore outré des préjugés à l’égard de sa profession.
«Heureusement, ma famille n’a pas cru tout ce qui se disait… Je constate comment les gens jugent les autres», continue M. Lessard.

Aide sociale perçue illégalement

Au cours de l’enquête, coup de théâtre. L’avocat du couple, Me El-Masri, fait savoir qu’en 2002, Marie-Claire Gratton est obligée de rembourser 100 000 $ à l’État pour avoir perçue illégitimement des prestations d’aide sociale.
«Je précise que ce sont des recherches que j’ai moi-même effectuées et qui m’ont amené à cette découverte», ajoute M. Lessard.

Finalement, ce dernier sera entièrement blanchi par la plaignante. Une déclaration solennelle signée par Mme Gratton révèlera, entre autres, qu’elle savait que l’acheteur était l’épouse de l’agent immobilier, qu’elle n’avait rien à reprocher au couple, que M. Lessard avait exécuté son mandat avec probité, professionnalisme, prudence, diligence et compétence, tout en assurant sa protection et celle de sa fille. De plus, elle avoue que celui-ci l’avait informée avec objectivité de la situation en évitant de se placer en conflit d’intérêts.
«Ma carrière a été détruite, mais pas ma vie», a tenu à préciser Sylvain Lessard.