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Stéphane Boily, le sportif unijambiste

Stéphane Boily a été amputé de la jambe gauche à l’âge de six ans

Stéphane Boily, le sportif unijambiste

Publié le 04/06/2013

Stéphane Boily a été amputé de la jambe gauche à l’âge de six ans pour empêcher un cancer des os (ostéosarcome) de se propager, mais cela n’allait pas l’empêcher de faire du sport, et ce, sur une seule jambe dans la plupart des cas.

«Les deux premières années, c’était important pour mes parents que je porte ma prothèse, mais comme elle était rattachée à mes hanches et non à une articulation, je devais me servir de mon bassin pour marcher et monter les marches», explique le Rosemèrois de 42 ans.

Il la portait pour aller à l’école, mais dès qu’il arrivait à la maison, la prothèse prenait le bord et il sortait jouer dehors avec ses amis en sautillant.

«Je faisais comme tous mes amis, j’allais jouer au hockey-bottines dans les rues, a‑t‑il continué.  C’est sûr, au début, je manquais d’équilibre et je tombais, mais petit à petit, je tombais de moins en moins.»

Il a ensuite enchaîné les pratiques sportives à un rythme infernal, s’adonnant au hockey sur glace, au soccer, au baseball et aux sports de raquette.

Avec prothèse ou béquilles

Si, au hockey, il portait sa prothèse, c’est en utilisant ses béquilles qu’il pratiquait le baseball et le soccer. Malgré tout, il réussissait à être sélectionné au sein de l’équipe d’élite de son coin natal, Thetford Mines, au baseball entre autres.

«Au baseball, dit‑il, je jouais à l’avant-champ sur une jambe, mais quand j’allais au bâton, j’y allais avec mes béquilles parce que ça court plus vite.»

Sur une jambe

Il n’excellait pas seulement dans les sports collectifs, mais également dans les sports individuels, surtout ceux qui se pratiquent avec une raquette, et c’est sur une jambe qu’il y évoluait.

Il ne s’est pas contenté de juste y participer puisqu’il a même réussi à se tailler un poste au sein de la délégation de Chaudière-Appalaches pour participer aux Jeux du Québec en tennis de table.

Plus vieux, il a découvert le handball, en entrant au cégep, et il a réussi à faire sa niche au sein de l’équipe de son collège pour évoluer à la position de pivot.

Preuve qu’il a laissé sa marque parmi les sportifs de sa région natale, c’est que lors des retrouvailles de son école secondaire, il a été élu meilleur athlète de l’époque. Voilà qui est un exploit en soi, en sachant que Patrice Tardif, qui a joué pour les Blues de St‑Louis et les Kings de Los Angeles, dans la Ligue nationale de hockey, était parmi les athlètes qu’il côtoyait.

Toujours actif

Aujourd’hui, il est père de deux enfants. Mathieu, le plus vieux, évolue dans la LHJMQ pour le Phoenix de Sherbrooke. Alex, le plus jeune, vient de compléter sa saison midget AAA avec les Vikings de St‑Eustache et appartient aux Islanders de l’Île‑du-Prince-Édouard, dans la LHJMQ.

Il est pharmacien propriétaire d’une pharmacie, à Sainte‑Anne-des-Plaines, et malgré tout, il demeure actif: «L’hiver, je joue dans une ligue de badminton et, quand l’été approche, je sors dehors pour jouer au tennis.»

Une inspiration

Au cours des deux dernières années, son fils Mathieu a été ennuyé par une blessure à l’épaule qui l’a limité à seulement 38 parties en deux saisons.

«Je suis remis à 100 % présentement, mentionne Mathieu. C’est sûr que c’était un peu décourageant par moments, mais mon père nous a tellement montré à faire preuve de persévérance. C’est vraiment une belle inspiration pour moi et mon frère.»

Les obstacles font partie de la vie de tout un chacun, mais chacun a sa façon de passer par‑dessus pour continuer d’avancer.