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Spectacle du Huu Bac Quintet: une touche asiatique pour le retour des Beaux Lundis

Huu Bac a trouvé une formule fort originale en combinant la musique ancestrale orientale au jazz

Spectacle du Huu Bac Quintet: une touche asiatique pour le retour des Beaux Lundis

Publié le 02/07/2015

C’est avec l’excellente formation Huu Bac Quintet, et tout en jazz, que s’est déroulée, le 29 juin dernier, la première soirée des Beaux Lundis, au parc Claude-Jasmin. Cette belle soirée laisse présager une saison estivale culturelle prometteuse à Boisbriand.

Ce lundi pluvieux en aura découragé plus d’un à se rendre sur le site gazonné du parc Claude-Jasmin, mais ceux qui s’y sont pointés sont repartis enchantés par cette soirée jazzy aux couleurs orientales.

Si le Quintet porte un nom si étrange, c’est que l’initiateur du groupe se nomme Huu Bac et est originaire du Vietnam.

Arrivé au Québec à l’âge de deux ans, a-t-il confié, ce dernier a adopté le mode de vie de ses nouveaux compatriotes, mais il a voulu aussi rendre hommage à sa culture orientale en créant de belles pièces musicales inspirées de son histoire culturelle, après avoir complété sa formation musicale en guitare jazz. C’est ainsi qu’est né le Huu Bac Quintet, en 2013.

Avant, Huu Bac a collaboré avec le Cirque du Soleil, en participant à l’enregistrement de la trame sonore du spectacle Totem ainsi qu’à Canotgraphie, l’un des projets mis en scène par l’original Robert Lepage. C’était en 2009-2010.

Depuis, le musicien s’est orienté vers la composition et sa mémoire de son autre vie lui est revenue. Pour le plus grand plaisir des spectateurs d’ailleurs.

Accompagné de Marie-Neige Lavigne, au violon, d’Étienne Mason, à la batterie, de Jean-Félix Mailloux, à la contrebasse et de Jérôme Beaulieu, au piano, Huu Bac a lui-même démontré son immense talent à manier plus d’un instrument de musique.

En plus de la guitare classique et de la Quena, une flute péruvienne, le néo-Québécois a également sorti son monocorde vietnamien, le Dan Bau, et sa vièle chinoise, connue sous le nom de Erhu. Ces deux instruments apportent une sonorité asiatique à une interprétation jazzy, ce qui a rendu le spectacle plutôt singulier et fort joli.

Le quintette a interprété huit pièces originales. L’introduction du Dan Bau et du Erhu, dans les deux premières pièces, a donné un effet fort joli.

En milieu de spectacle, le multi instrumentiste Bac a raconté à l’assistance comment il était sorti clandestinement du Vietnam avec ses parents, avec tous les risques que cela comportait.

Pour leur rendre hommage, il a composé la pièce sentimentale Les routes de mer, qu’il a curieusement interprétée à la guitare tandis que sa collègue Marie-Neige apportait, avec son violon, une touche nostalgique à l’ensemble.

Le quintette a ensuite enchaîné avec une pièce nettement plus rythmée, destinée à Chili, la nièce de Huu Bac, qui aime bien danser. Celui-ci n’a pas non plus oublié la ville où il a grandi, Salaberry-de-Valleyfield, en lui composant une pièce intitulée Sunshine on the Valleyfield.

En finale, le musicien a plongé les spectateurs dans Les eaux du Mékong, le fleuve situé dans sa région natale, au Sud du Vietnam. Certainement le morceau le plus jazzy du concert.

Le spectacle du Huu Bac Quintet est original. La touche asiatique ancestrale apporte une belle douceur au jazz, un style musical plus contemporain. Un groupe à découvrir et qui se reproduira d’ailleurs derrière l’église des Patriotes, à Saint-Eustache, le 19 juillet.