logo journal nord-info
icon journal
Rosemère: le statut bilingue menacé?

Rosemère: le statut bilingue menacé?

Publié le 19/03/2013

En décembre dernier, le gouvernement provincial a déposé un projet de loi visant à modifier la Charte de la langue française et qui viendrait toucher le statut bilingue des organismes municipaux, ce à quoi Madeleine Leduc et Hélène Daneault ont réagi en défendant le statut bilingue de Rosemère.

Le projet de loi 14 propose, entre autres, des modifications dans la langue de l’administration publique en soulignant le rôle d’exemplarité des organismes qui y sont liés. Ils doivent faire du français la langue normale et habituelle des communications, veiller à promouvoir la possibilité, pour tous ceux qui le désirent, de vivre en français au Québec et faire du français la langue d’usage publique.

Il est également mentionné que «Le gouvernement pourra retirer à une municipalité son statut bilingue (statut reconnu) lorsque les exigences et les conditions liées à ce statut n’en justifieront plus son maintien.»

Ce statut implique qu’une «… municipalité doit démontrer que plus de la moitié de ses résidants sont de langue maternelle anglaise.»

L’ancienne et l’actuelle mairesse de Rosemère, Hélène Daneault et Madeleine Leduc, veulent protéger le statut bilingue de la municipalité, arguant notamment, que personne ne veut recommencer le débat entre les communautés anglophones et francophones. «On n’a pas l’intention de changer le statut de la Ville pour créer des chicanes et des débats là où il n’y a en pas », souligne Mme Leduc.

Elles s’accordent aussi pour dire que la bonne entente entre les deux communautés est une fierté pour les citoyens de la municipalité et souligne largement le caractère historique du statut bilingue de Rosemère. Si l’une parle du bilinguisme comme d’un droit acquis et d’une cohabitation historique, l’autre affirme que cette histoire commune est un modèle du mieux-vivre ensemble. «Ça fait partie de nos mœurs», ajoutent-elles.

Rappelons qu’à sa fondation, la municipalité était davantage anglophone et qu’avec le temps, le ratio s’est inversé pour atteindre environ 13 % d’anglophones aujourd’hui.

Les deux femmes vont dans le même sens que le mémoire déposé par l’Union des municipalités du Québec qui demande le maintien du statu quo pour les municipalités qui ont le statut bilingue.

Madeleine Leduc en profite pour rappeler qu’un référendum s’était tenu en 1992 et 4 000  résidants s’étaient déplacés pour voter en faveur du bilinguisme dans une proportion de 78 %.

Pour Hélène Daneault, certaines mesures du projet de loi 14 vont à l’encontre du rôle du gouvernement provincial qui interviendrait dans l’autonomie des municipalités.

À l’heure actuelle, aucun francophone n’a déposé de plainte à la municipalité concernant le statut bilingue de Rosemère. Toutefois, dans les derniers jours, plusieurs citoyens anglophones ont manifesté leurs inquiétudes à ce sujet par voie de courriel à la députée de Groulx. Pour l’instant, ni Mme Leduc ou Mme Daneault ne croit à l’imposition du retrait du statut bilingue de Rosemère.

«Nous vivons très bien ensemble, en harmonie, et nous voulons que ça continue. Personne, à Rosemère, n’a demandé de revoir ce statut historique. La Ville demande que soit enlevé ce retrait arbitraire du statut bilingue dans le projet de loi 14», a conclu Mme Leduc.