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«René Gauvreau ne passait plus»—Mario Charron, président du PQ de Groulx

René Gauvreau

«René Gauvreau ne passait plus»—Mario Charron, président du PQ de Groulx

Publié le 22/06/2011

La nouvelle a eu l’effet d’une bombe et s’est rapidement retrouvée sur toutes les tribunes: le député de Groulx, René Gauvreau, expulsé du caucus par Pauline Marois, ne portera plus les couleurs du PQ et siégera dorénavant à titre de député indépendant.

Cette décision, semble-t-il, a fait suite aux nombreuses pressions exercées par l’exécutif régional sur la chef du parti, Pauline Marois. «Depuis environ un an, on s’était rendu compte que M. Gauvreau ne passait plus sur le terrain en raison de ses problèmes de santé et de jugement, auprès des militants et de la population», a reconnu le président de l’exécutif du Parti québécois du comté de Groulx, Mario Charron, au lendemain de l’annonce de l’expulsion du caucus de M. Gauvreau.

Soulagé qu’une décision ait enfin été prise au sujet du député de Groulx, M. Charron croit qu’il sera dorénavant plus facile pour son exécutif de mener à bien sa mission. «Il n’y a aucun intérêt personnel dans cette histoire. Ce que nous faisons, c’est pour la souveraineté du Québec et nous croyons que le seul véhicule pour nous y mener, c’est le Parti québécois», a-t-il illustré.

Or, selon lui, M. Gauvreau, pour toutes sortes de raisons, nuisait au bon fonctionnement du véhicule. «Bien sûr il y a l’histoire de Jean Paquette. Mais ce n’est pas que ça. De toute façon, en tant que président de l’exécutif, je n’ai aucun droit d’en parler. Je ne suis ni juge, ni avocat», a-t-il fait valoir.

Au-delà de l’enquête qui concerne les agissements de M. Paquette, alors attaché politique de M. Gauvreau, il y a aussi le fait que la collaboration entre le député et l’exécutif n’a jamais été au beau fixe. «Depuis mon arrivée en poste, en janvier 2010, nous avons dû remettre trois cocktails de gens d’affaires parce que nous n’avions aucune collaboration ni du député ni des gens de son bureau», a-t-il déploré.

M. Charron a aussi profité de la tribune pour afficher sa déception en ce qui concerne la démission du député péquiste de Deux-Montagnes, Benoit Charrette. «Ça me laisse un goût amer dans la bouche. Ce gars-là a été élu sous la bannière souverainiste et a eu la confiance de la population. C’est dommage», a-t-il dit.

Un retrait temporaire?

Au moment de mettre sous presse, il ne nous a pas été possible de parler avec René Gauvreau. Son attaché politique, Michel Viau, a toutefois confirmé la nouvelle, en prenant soin d’ajouter qu’il n’avait aucune information supplémentaire à nous fournir. «Tout ça est encore un peu confus pour le moment et je ne suis pas le porte-parole de M. Gauvreau», a-t-il spécifié.

Du côté de la Direction des communications de l’aile parlementaire du Parti québécois, on s’est contenté d’émettre un bref communiqué, en date du 21 juin, dans lequel on insiste sur le caractère temporaire de la chose: «À la suite d’un échange entre la chef du Parti québécois, Pauline Marois, et le député de Groulx, René Gauvreau, il a été convenu que ce dernier prenait la décision de se retirer du caucus du Parti québécois le temps de l’enquête relative à un ex-employé de son bureau de circonscription. Compte tenu de l’enquête judiciaire en cours, il n’y aura pas de commentaires afin d’éviter toute interférence dans le processus.»