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René Forget mettra fin à son obésité morbide

(Photo Michel Chartrand)

René Forget mettra fin à son obésité morbide

Publié le 12/10/2010

L’animateur des Soirées Mort de rire, René Forget, a décidé de mettre fin à son obésité morbide. Avec un IMG (indice de masse corporelle) de 65, l’homme de 35 ans, père en devenir dans les prochaines années (les prénoms des futurs enfants ont été choisis), aura, au moment de mettre sous presse, passé sous le bistouri, le jeudi 7 octobre, pour une gastrectomie verticale qui consistera à lui enlever une partie de son estomac.

«Après l’opération, le volume de mon estomac sera réduit de 90 %», explique l’humoriste, rencontré deux jours avant son opération.

La surcharge pondérale, René connaît ça. Après un choc post-traumatique dans la vingtaine, la glande thyroïde de l’homme a cessé de fonctionner, entraînant dans son sillage une prise de poids rapide. «Je pouvais manger un céleri et j’engraissais», affirme-t-il.

Pendant trois ans, René joue au yoyo avec son poids. Engraissant de 100 livres, pour les perdre au moyen d’une diète, il prend finalement 300 livres au total. L’incidence pharmacologique de certains médicaments ajoutée au dysfonctionnement de la glande thyroïde lui créent un appétit de plus en plus insatiable. Puis, la dépendance à la nourriture lui tombe dessus.

«La dépendance à la nourriture ressemble à la dépendance d’un alcoolique. On ne reconnaît plus sa faim et la compulsion arrive. Si j’avais envie de manger un smoked-meat, il m’en fallait un et si ce n’était pas possible, je devais le remplacer par un substitut. Le sentiment de bien-être, l’état de satisfaction que je ressentais par la suite me faisait du bien», confie-t-il en toute sincérité.

De nombreux problèmes de santé s’associent à l’obésité morbide. Dans le cas de René, ce sont, entre autres, l’apnée du sommeil, la goutte, et une pierre au rein qui lui ont empoisonné l’existence.

«Qu’on ne me dise plus qu’accoucher fait mal, parce que moi, j’ai accouché d’une pierre», tonne-t-il pour finalement éclater de rire.

En dépit de son poids, René n’a jamais gardé une mauvaise image de lui-même. Être gros, ce n’est pas la fin du monde lance-t-il.

Mais René n’est pas dupe. À quelques heures de son opération, l’émotion est à son comble. Ce qu’il trouvait touchant avant, tel un enfant s’exclamant énergiquement devant son adiposité, n’a plus véritablement sa place désormais. Oui, émouvant restera un enfant, mais tragique demeurera l’obésité.

Sous peu, ce sera la fin de son handicap. Opéré à l’hôpital Pierre-Boucher, René voit ce dénouement, qui aura pris plus de 10 ans, se concrétiser enfin. Son estomac, qui ressemblera à celui d’un enfant d’un an après l’opération, devrait s’agrandir au cours des semaines afin de prendre des proportions plus raisonnables. Le chirurgien, qui vise un IMC de 30 pour son patient, aspire également à une perte de poids de 200 livres.

«Dès que j’aurai perdu mon premier 100 livres, je vous rappellerai pour vous montrer les résultats», promet René Forget à l’auteure de ces lignes.