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Rencontre publique de TransCanada Pipelines à Sainte-Anne-des-Plaines: une soirée réglée au quart de tour

Dûment inscrits sur la liste des participants

Rencontre publique de TransCanada Pipelines à Sainte-Anne-des-Plaines: une soirée réglée au quart de tour

Publié le 30/09/2014

Sitôt le pas de la porte du centre Jean-Guy-Cardinal franchi, les gens étaient accueillis, dûment inscrits sur la liste des participants et aussitôt pris en charge par un représentant de TransCanada Pipelines, avant d'être invités à circuler de table en table, d'expert en expert, une vingtaine au total.

«Il y a des experts en construction et en environnement, des ingénieurs et des gens en relation avec les communautés», a énuméré Philippe Cannon, porte-parole de TransCanada. Sur les tables, des cartes étaient présentées et des dépliants étaient remis, détaillant notamment les avantages reliés à l’oléoduc Énergie Est. Comme la création directe de 3 600 emplois au Québec (10 000 à l’échelle du pays) pour la conception et la construction de l’oléoduc dans les sols québécois.

«Dans son ensemble, on parle d’un projet de 12 milliards de dollars. Au Québec, l’investissement est de 4,2 milliards de dollars. Quand une entreprise investit un tel montant, il y a fort à parier qu’il y aura des retombées économiques intéressantes», a‑t‑il lâché.

Sans avoir eu accès au tracé préliminaire, on sait d’ores et déjà que l’oléoduc proposé aboutirait, en provenance des terres de Mirabel, dans la partie nord de la ville de Sainte-Anne-des-Plaines, sur le rang du Trait-Carré et son boisé, sur une distance de 10 km.

Inquiète des dommages qu’un tel tracé pourrait causer à l’environnement, la Ville avait alors proposé, un peu plus tôt au printemps, un autre tracé, localisé sur le territoire existant d’un autre oléoduc, propriété d’Enbridge, ce qui «ne perturberait pas la recharge de l’aquifère, ni ne toucherait à aucun milieu humide et éviterait complètement les forêts», avait alors fait valoir le maire Guy Charbonneau.

Au fait de cette proposition, M. Cannon assure que tous ces éléments sont présentement pris en compte et que TransCanada «analyse tout ce qui lui est proposé».

Son de cloche différent de la part du directeur général de la Ville, Serge Lepage, qui rappelle que les gens de TransCanada, après avoir balayé du revers de la main la proposition de la Ville, «jouent maintenant les surpris devant la position de la Ville».

La Ville de Sainte-Anne-des-Plaines est actuellement en démarche auprès de la CMM (Communauté métropolitaine de Montréal) afin d’obtenir son appui dans la modification du tracé. M. Lepage a également laissé entendre que des ententes avec d’autres municipalités touchées par le passage de cet oléoduc, notamment Terrebonne et Mirabel, pourraient survenir.

Des citoyens inquiets et déçus

Pendant ce temps, à l’extérieur, un groupe de citoyens de Sainte-Anne-des-Plaines et de quelques autres municipalités, comme Mirabel et Rigaud, se préparait à entrer dans la salle, vers 18 h 30. Parmi eux, Lyne Dufresne déplore que les policiers aient aussitôt été appelés pour surveiller l’action pourtant pacifique des citoyens et encore plus que leurs questions soient demeurées sans réponse.

Au bout d’une heure, Mme Dufresne dit finalement avoir été informée que des mesures d’urgence seraient mises en place une fois l’oléoduc construit. «Ils [TransCanada] nous ont promis qu’ils paieraient tous les dommages causés à l’environnement: décontamination des terres, distribution de l’eau potable à toute la population, aux animaux d’élevage et à l’irrigation des terres, et ce, aussi longtemps que nécessaire», a‑t‑elle résumé, au lendemain de la séance.

TransCanada Pipelines doit déposer son projet final pour approbation auprès de l’Office national de l’énergie d’ici les prochaines semaines. Globalement, la construction de ce nouveau pipeline s’étendra de l’Alberta au Nouveau-Brunswick, en passant bien sûr par le Québec.