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Réforme de l’assurance-emploi: <em>«On hérite d’une situation pourrie»</em>— Alain Giguère

Réforme de l’assurance-emploi: «On hérite d’une situation pourrie»— Alain Giguère

Publié le 01/03/2013

Les changements apportés à l’assurance-emploi il y a plusieurs semaines, par le gouvernement conservateur, n’auront pas laissé indifférent le député du NPD dans Marc-Aurèle-Fortin, Alain Giguère.

«On hérite d’une situation pourrie, a-t-il dénoncé d’emblée. Cinquante-sept milliards de dollars ont été pris dans la Caisse d’assurance-chômage par M. Martin dans la lutte contre le déficit! Avec les intérêts, cette même caisse vaudrait 80 milliards de dollars aujourd’hui.»

Travail en mutation

Si le pays possède actuellement 1 400 000 chômeurs pour 250 000 emplois disponibles, force est de constater que le marché du travail s’est modifié, note Alain Giguère. À commencer par l’inclination des employeurs à offrir davantage des emplois à contrat ou à la pige. De plus, les emplois dits saisonniers ou dont la permanence n’est pas assurée dès les débuts figurent également sur la liste des professions plus atypiques, donc plus vulnérables. «Actuellement, quatre chômeurs sur dix se qualifient. Que reste-t-il des six autres? Une bonne partie a recours à l’aide sociale.»

Les nouvelles mesures qui devraient faire économiser 33 M$ par année aux contribuables canadiens obligent aussi les chômeurs à se trouver un emploi dans un périmètre de 100 kilomètres de leur résidence, et ce, pour un minimum de 70 % de leur salaire précédent.

«En Abitibi, ce n’est pas la même chose qu’en région métropolitaine! On risque de rencontrer plus d’orignaux sur la route que de dépanneuses. À Montréal, les gens ont le métro, le transport en commun; en région éloignée, le transport collectif ne se fait pas de village en village. Le gouvernement met la clé dans la porte des villages en agissant ainsi», déplore le député.

De plus, à vouloir combler tous les emplois comme l’entend le gouvernement actuel, le député soutient que ce dernier ne respecte plus les métiers de tout un chacun. «Il y a des corps de métier que nous allons décourager, voire qui vont disparaître. L’argent est dans la caisse de l’assurance-emploi; on doit donner aux chômeurs l’argent auquel ils ont droit.»

Pas un job de policier

Montrant du doigt des fonctionnaires mandatés pour tronquer quelque 475 000 $ dans les prestations d’assurance-emploi, Alain Giguère dénonce l’intrusion de ces derniers au domicile des prestataires de l’assurance-emploi.

«Il faut que cesse cette inquisition. Je ne nie pas la fraude, je sais qu’elle existe. Mais ce n’est pas en cognant à la porte qu’on les découvre. Ce n’est pas aux fonctionnaires d’aller demander aux gens de surveiller leurs voisins. Ils font un job de police qui n’est pas de leur ressort.»

Travail

«Les gens veulent travailler. Les gens sont intéressés à avoir de bons emplois. Ils veulent de l’argent. Tu ne deviens pas riche avec l’assurance-emploi», de conclure le député fédéral.