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Quand l’art et le sport vont de pair

Sylvie Marsolais et son conjoint, Alexandre Mathys, caressent le rêve de voir une œuvre de cette dernière sur le masque d’un gardien de la LNH.

Quand l’art et le sport vont de pair

Publié le 28/02/2012

Sylvie Marsolais est l'artiste qui se cache derrière les masques d'Étienne Marcoux et Storm Phaneuf. Originaire de Blainville, elle œuvre dans le domaine de l'aérographie (airbrush) depuis une dizaine d'années, avec le but avoué de voir une de ses œuvres dans la Ligue nationale de hockey.

Depuis la nuit des temps, on prétend que les gardiens de but sont des personnes spéciales. Sylvie Marsolais sait bien comment les cerner, puisqu’elle était elle-même une gardienne.

À ce moment-là, elle avait fait faire son masque par Guy Lafrance l’artiste qui a entre autres réalisé les masques de Patrick Roy, l’idole de Sylvie.

La première fois qu’elle a enfilé les jambières, c’était pour garder les buts à la ringuette. Après trois ans, elle a fait le saut au hockey. Elle a même atteint le niveau collégial, où elle a joué pour les Patriotes du cégep de Saint-Laurent et les Cheminots du cégep de Saint-Jérôme.

C’est pendant ces années collégiales qu’elle a découvert une nouvelle passion. Inscrite en arts plastiques au cégep de Saint-Laurent, elle assiste à un atelier d’aérographie offert par Ben l’Artiste.

Elle se rend rapidement compte qu’elle a un certain talent, elle peint même le masque de sa coéquipière chez les Cheminots, Caroline Filion. Elle met également à profit son talent pour les motos du genre Harley-Davidson.

Petit à petit, le mot se passe et les contrats se présentent à elle. Des masques, des motos, le tout grâce au bouche à oreille. «J’avais mon travail de jour au début, raconte-t-elle. Je réalisais mes contrats le soir et les fins de semaine.»

Opportunité d’affaires

Voyant que sa copine avait de plus en plus de contrats, Alexandre Mathys a eu l’idée de fonder une compagnie (Sylabrush) et de se consacrer entièrement à elle pour quelques années.

Un jour, il prend le téléphone et contacte quelques fabricants de masques et place les pions tranquillement. Il décroche un contrat avec une compagnie de Boston, qui a déjà un artiste sous contrat, mais qui s’intéresse au travail de Sylvie.

C’est cette compagnie qui a conçu les masques de Tuukka Rask. «Ce n’est pas Sylvie qui a fait leurs masques, mais c’est un pas dans la bonne direction. Cette compagnie nous a donné le mandat de réaliser le masque de Kieran Millan (gardiens des Terriers de l’Université de Boston, qui appartient à l’Avalanche du Colorado)», indique Mathys.

Sylvie, qui demeure maintenant à Sainte-Marthe-sur-le-Lac, réalise entre 60 et 75 masques par année, en plus des motos et du Cosmodôme.

De plus en plus proche du but

Il y a deux ans, elle a conçu le masque de Jean-François Bérubé, qui a porté les couleurs du Junior de Montréal. À la fin de la saison, il a été rappelé par les Monarchs de Manchester, dans la Ligue américaine, le club-école des Kings de Los Angeles, qui en ont fait leur choix de quatrième ronde.

Dans la LHJMQ, elle a aussi réalisé les masques de Zachary Fucale, qui évolue pour les Mooseheads d’Halifax, de l’ancien de l’Armada William Racicot, qui joue maintenant pour les Screaming Eagles du Cap-Breton, et de Carl Hozjan, de l’Océanic de Rimouski.

C’est également elle qui a peint le masque de Mark Visentin, des Ice Dogs de Niagara, dans la Ligue junior de l’Ontario. Visentin a fait partie des deux dernières éditions de l’équipe nationale junior.

«Chaque client est différent, mentionne-t-elle. La plupart me donnent les grandes lignes de ce qu’ils veulent, je leur envoie un croquis et ils approuvent. D’autres me donnent carte blanche. J’ai même un client qui veut des masques personnalisés des équipes de la LNH et surtout des Penguins, son équipe préférée, pour sa collection personelle.»

Sylvie Marsolais s’adonne à plein temps à cet art depuis seulement cinq ans, mais au rythme où vont les choses, le jour où l’on verra l’une de ses œuvres dans la LNH n’est pas si loin.