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Projet de loi 78: deux députés, deux discours

Projet de loi 78: deux députés, deux discours

Publié le 25/05/2012

Alors que les députés de la Coalition avenir Québec (CAQ) considèrent avoir obtenu des gains significatifs à l’intérieur du projet de loi 78, tel que présenté par le gouvernement Charest, la semaine dernière, ceux du Parti québécois (PQ) estiment davantage que ces derniers ont agi par opportunisme.

«Les seuls qui se démarquent, c’est nous», a tranché, en entrevue téléphonique, la députée péquiste de Mirabel, Denise Beaudoin. Parce que seul le PQ, insiste-t-elle, a demandé la tenue d’un moratoire et d’un sommet de l’éducation, la seule façon de dénouer la crise qui sévit actuellement sur le Québec. «Au lieu de cela, le gouvernement Charest impose une loi qui donne lieu à de l’arbitraire et dont les conséquences seront lourdes. Déjà, on est rendu à 2 000 arrestations. Est-ce que le gouvernement a pensé aux casiers judiciaires qu’auront ces gens, avec tout ce que ça implique?» a-t-elle soulevé.

Sans compter, dit-elle, l’engorgement des palais de justice. «Cette loi n’est rien d’autre que de l’huile sur le feu. Jean Charest a peut-être les deux mains sur le volant, comme il le dit, mais il a de toute évidence perdu le trajet et il s’en va dans le champ», lance-t-elle.

Mme Beaudoin fait également valoir que ce projet de loi ressemble à de l’improvisation et donne l’impression que le gouvernement Charest, fidèle à lui-même, continue «d’être mou avec la corruption et dur avec les étudiants». «Pendant deux ans et demi, ma formation politique a demandé une enquête sur la construction. Si on ne l’avait pas demandée, on ne l’aurait jamais eue», pointe-t-elle.

Aujourd’hui, dit-elle, Jean Charest continue de faire la sourde oreille et refuse de tendre la main aux étudiants. «Il rejette plutôt la responsabilité de régler le conflit aux juges, aux directions d’écoles, aux policiers, aux enseignants et aux parents. À tout le monde, sauf à lui. C’est pas ça qu’on veut comme Québec», termine-t-elle.

Maintien de la qualité des diplômes

Du côté de la CAQ, on se félicite plutôt d’avoir fait accepter des amendements qui rendent acceptable le projet de loi 78, notamment en ce qui a trait à la défense des droits et libertés des Québécois et au maintien de la qualité des diplômes, une réussite importante, souligne-t-on, dans le contexte d’un gouvernement majoritaire.

«Le gouvernement libéral nous dirigeait vers l’adoption d’une loi qui allait beaucoup trop loin. Pour nous, il était fondamental de protéger les droits et libertés de tous les Québécois, peu importe leur position dans le conflit. Nous estimons avoir réalisé cet objectif en obtenant des concessions importantes de la part du gouvernement libéral», a déclaré, par voie de communiqué, le député caquiste de Deux-Montagnes, Benoit Charette.

Parmi ces amendements se trouve le maintien de la qualité des diplômes. «Alors que le PQ est resté muet sur la question fondamentale de la qualité des diplômes, la Coalition est parvenue à maintenir un niveau minimal d’heures d’enseignement», a de nouveau fait valoir le député Charette. Ainsi, le texte de loi prévoit maintenant un niveau plancher de 12 semaines d’enseignement pour tous les étudiants.