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«Pour mon fils, l’Afghanistan était une mission humanitaire»—Guy Scherrer

Photo Michel Chartrand Fils, frère et ami aimé de tous, le caporal Yannick Scherrer, mort au combat le 26 mars dernier en Afghanistan, repose entre les bras de son père Guy Scherrer, et de sa belle-mère, Marguerite-Anne St-Onge.

«Pour mon fils, l’Afghanistan était une mission humanitaire»—Guy Scherrer

Publié le 08/04/2011

C’était le but de Yannick Scherrer. Se rendre en mission en Afghanistan dans l’intention philanthropique de protéger les enfants et les femmes.

«Mon fils a toujours été très protecteur de nature. Je me souviens qu’il disait que l’Armée canadienne n’avait pas été au Rwanda et que cela avait été un vrai massacre. Yannick mettait tout son cœur dans ce qu’il faisait. C’était un gars de groupe», confesse le père du Caporal Yannick Scherrer, Guy Scherrer.

Ce sont d’ailleurs ces traits de caractère qui lui ont valu de monter rapidement en grade au sein de l’armée canadienne.

«Cette journée-là (26 mars), Yannick est parti avec une patrouille en reconnaissance. De par sa nature protectrice, il marchait en avant du groupe. Lorsqu’il a détecté la bombe, il a eu le temps d’avertir ses hommes avant que celle-ci n’explose», continue Guy Scherrer.

Parce qu’il faut du courage pour expliquer les détails entourant la mort de son enfant, Guy Scherrer s’excusera à plusieurs reprises de ses débordements émotif durant l’entrevue. 

Pas un métier, une vocation

«Être militaire n’est pas un métier, c’est une vocation. C’est quand tout le monde veut quitter un pays, un endroit, que les militaires, eux, arrivent», affirme-t-il, une note de fierté dans la voix.

Le 6 mars 2011 sera la dernière fois que Guy Scherrer aura parlé à son fils via le réseau social Facebook. Les secrets militaires l’obligeant à taire des informations, Yannick ne pouvait véritablement décrire son quotidien, si ce n’est qu’il se disait impatient de partir en vacances en Thaïlande.

«Et de manger du steak de chevreuil à son retour au pays», d’ajouter son père.

Afghanistan

Apprenant d’ores et déjà à conjuguer avec la perte de son fils, Guy Scherrer a émis deux souhaits, deux désirs aux conclusions pacificatrices.

«J’espère que Yannick a été le dernier militaire mort au combat. Il était trop jeune pour mourir», murmure M. Scherrer.

Quant à sa seconde requête, elle relève davantage de la recherche vers la paix intérieure : «Dès que je le pourrai, j’irai en Afghanistan pour voir, pour chercher la paix, comprendre pourquoi il est parti.»

Au moment où paraîtront ces lignes, le Caporal Yannick Scherrer aura été incinéré au service militaire de Val-Cartier. Ses cendres repartiront à la fois vers Victoriaville, où demeure sa mère, Josée Bélisle, et vers Saint-André d’Avelin, où il reposera au côté de son grand-père paternel.