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Plusieurs citoyens manifestent leur désaccord

(Photo Michel Chartrand)

Plusieurs citoyens manifestent leur désaccord

Publié le 24/02/2009

Tel qu’annoncé au cours des dernières semaines, la mairesse Catherine Collin a tenu, le mardi 17 février dernier, une rencontre publique d’information concernant le projet de construction d’une piscine – ci-après appelé centre aquatique – à Sainte-Anne-des-Plaines.

Quelque 200 personnes y ont assisté et, si l’on se fie à la teneur de leurs interventions, se sont montrées majoritairement en défaveur du projet.

D’emblée, la mairesse a tenu à préciser qu’il s’agissait là non pas d’un lieu de débat, mais bien d’une soirée d’information. «Je veux m’assurer que les gens qui sont contre le projet le sont pour les bonnes raisons et non pas à cause de la désinformation. Je tiens également à vous rassurer en vous disant qu’il n’y aura pas de vote ici ce soir», a-t-elle déclaré.

Poursuivant avec l’historique du projet, Mme Collin a rappelé que l’idée d’un centre aquatique à Sainte-Anne-des-Plaines remontait à l’époque de l’administration de Danielle Demers-Thérien. Remis au rang des enjeux lors de la campagne électorale de 2005, le projet, qui se chiffre désormais à 6 177 166 $, a depuis reçu la confirmation d’une subvention gouvernementale à hauteur de 3 088 583 $, soit 50 % des coûts, en plus de faire l’objet d’un sondage par la firme L’Observateur. Ce sondage a été mené, rappelons-le, en mars dernier, auprès de 228 personnes et, selon les données recueillies, la Ville affirme que 85 % des citoyens sont d’accord avec le projet de piscine.

Or, c’est précisément sur ce point que plusieurs citoyens sont venus manifester leur désaccord. Pour deux raisons, principalement. D’abord, par rapport à la validité du sondage et du fait que l’échantillonnage – 228 personnes – n’est pas représentatif, ensuite parce que depuis 2008, le contexte économique s’est passablement détérioré, de sorte que bien des gens n’ont tout simplement pas les moyens de subir une hausse de taxe reliée à ce projet.

Le financement du projet

En ce qui concerne la question du financement, Mme Collin a souligné que la gestion du centre aquatique (et sa construction) serait confiée à un organisme sans but lucratif (OSBL) et que le rôle de la Ville se limiterait à garantir le montant déficitaire des coûts d’opération du centre aquatique par l’OSBL. Reconnaissant d’emblée que la piscine ne ferait pas ses frais dès la première année, Mme Collin y est allée de quelques prévisions selon lesquelles l’impact sur l’avis d’imposition se chiffrerait, la première année, à 0,035 $ par 100 $ d’évaluation, et à 0,033 $ pour les années suivantes. On parle donc d’une augmentation annuelle de 52,50 $ pour une maison évaluée à 150 000 $ ou de 70 $ pour une maison évaluée à 200 000 $. «Environ 60 $ par année pour avoir un centre aquatique de qualité à proximité de chez vous. C’est 5 $ par mois, soit l’équivalent de deux sacs de chips ou d’un souper au restaurant sans bouteille de vin», a-t-elle fait valoir.

Parmi les interventions des citoyens, mentionnons celles reliées aux craintes concernant la surestimation des revenus, évalués à 300 000 $ dès la première année, l’obligation de financer la totalité des coûts, compte tenu que la subvention sera vraisemblablement versée sur une période de 10 ans, la sous-estimation des coûts de la réalisation du projet et l’absence de cautionnement de soumission et d’exécution.

Enfin, la mairesse n’a pas fermé la porte à un éventuel référendum. «Je ne ferai pas quelque chose dont la majorité d’entre vous ne veut pas. Parce qu’en bout de ligne, c’est vous qui payez», a-t-elle conclu, précisant que la population sera tenue informée des démarches à venir.