Il s’agira d’une première participation à cette compétition pour le couple issu du Club de patinage artistique de Sainte-Anne-des-Plaines, bien qu’il s’y était également qualifié l’an dernier.
Histoire d’un rendez-vous manqué
Comme ce fut le cas, il y a quelques semaines, le couple Lauriault-Chiasson avait pris part au Défi de l’Est et de l’Ouest du Canada, éditions 2011. Terminant parmi les quinze premiers, il avait alors obtenu son laissez-passer pour Moncton, où avaient lieu les Championnats canadiens de l’an dernier.
Le destin jetait cependant une douche froide sur les deux adolescents. À quelques semaines de l’évènement, lors d’un exercice de bénévolat sur glace, en compagnie de jeunes enfants, Pierre-Richard effectuait une mauvaise chute et se blessait à une jambe. Le verdict des médecins était sans équivoque: une fracture importante, qui nécessiterait 12 semaines de convalescence.
«Le plus difficile a été d’appeler Marie-Jade pour lui annoncer la nouvelle», de dire Pierre-Richard Chiasson. La déception était grande, mais une fois le choc passé, les deux amis ont convenu de poursuivre ensemble leur ascension. Marie-Jade n’a pas cherché un autre partenaire, mais a quand même reçu quelques offres.
«Je ne me voyais pas recommencer avec quelqu’un d’autre, admet-elle. Ne pas participer aux Championnats canadiens de l’an dernier a été un coup dur, mais je ne pense pas qu’un autre patineur m’aurait offert la même complicité que je retrouve avec Pierre-Richard.»
Histoire d’un jeune vieux couple
Hors de la glace, le couple n’en est pas un. «Nous sommes comme frère et sœur», précisera Marie-Jade Lauriault durant l’entrevue. Maintenant âgés de 15 et 16 ans, ils avaient respectivement 8 et 9 ans quand ils ont commencé à patiner ensemble. Aucun des deux n’a connu un autre partenaire.
Ils sont sur la glace tous les jours, et contrairement à plusieurs autres couples de patineurs, qui disposent au départ de 20 heures d’entraînement par semaine, Marie-Jade et Pierre-Richard ne font partie d’aucun programme sport-études. Afin de réussir à s’entraîner 13 heures par semaine, ils réservent, à leurs frais, du temps de glace à Mascouche et à Lorraine, pour combler ce que le Centre sportif Sainte-Anne-des-Plaines ne peut leur offrir.
Pour leur entraînement hors glace, ils ont choisi de pratiquer ensemble la danse sociale. «Ça travaille notre cardio, en plus de nous aider à monter et pratiquer nos chorégraphies», souligne Marie-Jade Lauriault.
«Il nous faut aussi une grande discipline. Souvent, nous patinons sans la présence de nos entraîneurs. Nous devons donc planifier soigneusement nos exercices et ne pas déroger à notre plan», ajoute Pierre-Richard Chiasson. Là-dessus, les deux possèdent la maturité nécessaire pour s’encourager et se motiver mutuellement.
Deux passions… un même objectif
Les deux patineurs ont débuté en bas âge, avec le CPA de Sainte-Anne-des-Plaines. Mais si Marie-Jade l’a fait pour suivre les traces de sa mère, il en fut autrement pour Pierre-Richard. «En fait, j’avais 5 ans et je voulais faire comme mon père, qui était gardien de but au hockey», explique le jeune homme. Le patinage artistique, qui devait au départ lui apprendre à patiner pour l’emmener vers le hockey, est finalement devenu sa passion.