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Pierre Lapointe : d’audace et de simplicité

Pierre Lapointe était de passage au Théâtre Lionel-Groulx

Pierre Lapointe : d’audace et de simplicité

Publié le 18/10/2013

«Bonsoir. Je m’appelle Pierre Lapointe. J’ai 32 ans. Je suis auteur-compositeur.»

C’est en s’annonçant ainsi, de façon toute simple, que s’est présenté, sur la scène du Théâtre Lionel-Groulx, le 10 octobre dernier, l’artiste qui possède un talent unique pour créer des chansons tantôt pop, tantôt romantiques, qui se transforment en succès presque à coup sûr depuis la sortie, en 2002, de son premier album éponyme maintes fois récompensés.

Après avoir clos les 19e Francofolies de Montréal accompagné de l’Orchestre Métropolitain du Grand Montréal et s’être commis dans la création d’une œuvre multidisciplinaire avec Mutantès, le chanteur a cette fois choisi une formule plus intimiste pour sa présente tournée visant à faire découvrir son dernier opus, Punkt.

Évidemment, le terme «intimiste» mérite d’être nuancé puisque l’artiste glisse toujours dans ses albums quelques pièces rythmées tranchant nettement avec ses chansons aux accents romantiques. Mais avec Pierre Lapointe, l’audace n’est jamais très loin, même s’il sait la transposer avec finesse dans ses textes.

Devant une salle conquise à l’avance, il a ainsi offert Plus vite que ton corps, Nos joies répétitives et Les enfants du diable, des pièces qui, malgré les allusions sexuelles évidentes, échappent à tout vulgarité. Mais il a aussi rappelé qu’une foule d’autres sentiments humains nourrissaient son esprit créatif en interprétant notamment Le lion imberbe, Au bar des suicidés et Tel un seul homme.

Cette dernière pièce avait d’ailleurs été réarrangée de belle façon en vue d’être présentée en version acoustique, avec quelques autres succès. Un moment magique où les pièces présentées de façon plus personnelle donnaient l’heureuse impression de partager un moment avec l’artiste dans son salon.

L’arrière-scène décorée d’une immense bouche soufflée de couleur rose laissait tout de même deviner que le chanteur avait le goût de s’amuser un peu. En plus de ses nouveaux tubes, le Lapointe a rappelé au bon plaisir de ses fans quelques succès comme Le columbarium et Place des Abbesses.

En fait, l’artiste Lapointe est un caméléon. Ses tenues vestimentaires sont d’ailleurs révélatrices de cet aspect de sa personne, tantôt vêtu d’un complet rouge, tantôt couvert d’un ensemble aux motifs lézardés des pieds à la tête. Il semble véritablement s’amuser sur scène, ses pointes d’ironie glissées ici et là en témoignant. Mais son humour est à son image : léger, parfois grinçant, mais jamais choquant.

Il serait difficile d’énumérer les titres des tubes entendus au cours de cette longue soirée qui a duré pas moins de deux heures et quinze minutes. Au grand plaisir de ses fans dans la salle, l’artiste s’est montré généreux en leur offrant pas moins de trois chansons en rappel, pour lequel il avait gardé son mémorable succès Deux par deux rassemblés.

Bref, un beau et bon spectacle dont la performance musicale revient aussi au talent des musiciens qui accompagnaient Lapointe: Denis Faucher aux claviers, Francis Mineau (du groupe Malajube) à la batterie, Félix Dyotte à la guitare et Amélie Mandeville à la basse.