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Peut-on guérir du Parkinson?

Johanne Lamothe

Peut-on guérir du Parkinson?

Publié le 06/09/2013

À l’heure actuelle, aucune opération ni médication ne permettent de guérir du Parkinson. Dans les meilleurs cas, on atténue les symptômes.

«J’ai le Parkinson depuis six ans, relate Johanne Lamothe, 62 ans, une résidante de la région des Basses-Laurentides. Je fais partie du protocole de recherche de l’Université de Montréal, et dans mon cas, on me trouve désormais trop en forme pour une personne atteinte du Parkinson.»

Guérison ou faux diagnostic?

«C’est l’exercice que je fais quotidiennement, atteste-t-elle. Je marche tous les jours, et je fais du step trois fois par semaine. Je ne ressens pas beaucoup les effets secondaires liés à la maladie. Quant à ma médication, elle n’a pas changé depuis deux ans maintenant.»

«Chaque cas est particulier. Certains tremblent, et d’autres présentent des symptômes différents», ajoute Jean-Marie Charbonneau, un Parkinsonien ayant bénéficié de la stimulation électrique cérébrale en profondeur (voir autre texte).

«Moi, je pratique la danse en ligne, ce qui stimule l’équilibre. Je remarque une différence depuis que je marche tous les jours», continue Monique Sarrazin, une autre résidante de la région.

Effectivement, il a été prouvé que le manque d’exercice physique développait et même aggravait les gênes provoquées par la maladie, c’est-à-dire l’atrophie musculaire, la raideur des articulations, et les contractures. «La relaxation me permet de ne pas trembler pendant plusieurs minutes, parfois jusqu’à 20 minutes», allègue Mme Sarrazin.

Un choc émotif, la cause?

Si l’on ne sait pas exactement la cause de la maladie de Parkinson, elles sont quelques-unes à mettre en relief les émotions, voire un choc affectif subi dans les mois précédant l’apparition des symptômes. «La maladie est apparue à la suite d’un décès», note Noëlla Chicoine.

«Je suis une personne qui ne se fâche jamais, j’ai tendance à garder tout en dedans», mentionne Johanne Lamothe.

Et que dit la littérature?

De nombreuses hypothèses ont été avancées jusqu’à aujourd’hui quant aux causes du Parkinson. Certains y voient une combinaison de facteurs environnementaux et génétiques prédisposants. D’autres avancent le stress ou le traumatisme comme déclencheurs de la maladie.

Les chercheurs croient que la maladie de Parkinson est une complication tardive de l’accumulation des protéines dans d’autres parties du cerveau et dans les voies digestives.

Une grande étude menée aux États-Unis auprès de jumeaux souligne que l’environnement aurait un rôle beaucoup plus important que l’hérédité.

Une autre piste, beaucoup plus sérieuse, a également été évaluée, soit l’intoxication par des substances, peut-être le MPTP (herbicides présents dans l’environnement).

Signes précurseurs

Le parkinson débute 5 à 10 ans avant les premiers symptômes cliniques. Les premiers signes sont les suivants: une lenteur du mouvement (bradykinésie), un tremblement au repos des mains, souvent unilatéral, une raideur (hypertonie) et une diminution de la taille de l’écriture. Toutefois, plusieurs personnes ont remarqué d’autres signes précurseurs sans rapport avec le mouvement, et ce, dès le début de la maladie. Parmi ceux-ci, on note la perte de l’odorat, le manque de motivation, la fatigue, et une capacité ralentie à répondre aux questions.Pour Noëlla Chicoine, une citoyenne de Sainte-Thérèse, la perte de l’odorat a été inexistante. «Je sais, c’est très rare, mais je n’ai rien perdu de mon odorat», confirme-t-elle. «Moi, j’ai perdu 50 % de mon odorat», mentionne Mme Sarrazin. «Aujourd’hui, je mange avec mes yeux», soupire Johanne Lamothe.