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Payant et difficile à contrer

Dans la région comme partout ailleurs, la hausse du prix de métaux comme le cuivre a des effets directs sur le taux de criminalité.

Payant et difficile à contrer

Publié le 13/08/2010

La majoration constante du prix des métaux a des effets directs sur l’activité criminelle et les vols de fils de cuivre sont en hausse dans la région comme ailleurs au Québec.

Et ce sont les lampadaires qui sont dans la mire des voleurs, lesquels n’ont que très peu d’efforts à fournir, semble-t-il, pour défaire le panneau qui se trouve à la base, couper les fils et déguerpir avec leur butin. «C’est un problème qui prend de l’ampleur», reconnaît le sergent Martin Charron, de la Régie intermunicipale de police Thérèse-De Blainville.

À preuve, les 13 dossiers encore actifs à la Régie depuis le début de l’année 2010 et les quelque 36 arrestations recensées pour l’ensemble des corps policiers de la Rive-Nord. Une constante, la majorité de ces vols sont commis à proximité ou dans des parcs, où l’on retrouve de bonnes concentrations de lampadaires.

Évidemment, comme ces lieux sont fréquentés le soir, les municipalités sont contraintes de réparer rapidement les équipements endommagés, pour des raisons évidentes de sécurité. Si des installations sportives s’y trouvent, il faut aussi s’empresser de fournir un éclairage adéquat.

Et les coûts sont pour le moins élevés. Dernièrement, TVA Nouvelles rapportait que les vols de métaux avaient occasionné 1,4 million de dollars de pertes chez Hydro-Québec, pour la seule année 2009. Sans compter que les voleurs courent des risques d’électrocution en commettant ce genre de vol.

Mais que font les voleurs avec les fils ainsi dérobés? «Ils brûlent la gaine plastifiée et vendent le cuivre à des receleurs de métaux», explique le sergent Charron, qui se demande bien si ces derniers posent des questions sur la provenance de la marchandise ou s’ils pratiquent une forme d’aveuglement volontaire.

Chose certaine, le problème ne semble pas en voie de se résoudre. «Malgré les arrestations, la criminalité se poursuit», continue le policier. Comme il ne semble pas y avoir de réseau ou de groupe organisé, nuance-t-il, il suffit d’arrêter un voleur pour qu’un autre s’active. En fait, le vol de fils de cuivre serait l’apanage de petits voleurs qui opèrent en solo, d’où la difficulté à endiguer le phénomène.

Le problème est tel, en fait, que les municipalités membres de la Régie de police ont récemment formé un comité chargé d’étudier la question et de proposer des solutions, à tout le moins de trouver des moyens efficaces de prévenir ces vols. «Cette façon de faire est en concordance avec l’approche communautaire que nous prônons à la Régie. Seule, la police ne peut parvenir à résoudre tous les crimes», conclut le sergent Charron qui incite les citoyens à signaler tout comportement suspect à la police.