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Paul Larocque: «C’est bien, mais…»

Le préfet de la MRC de Thérèse-De Blainville et maire de Bois-des-Filion, Paul Larocque.

Paul Larocque: «C’est bien, mais…»

Publié le 08/04/2011

Les élus municipaux, incluant les maires, devront retourner sur le banc d’école afin de suivre une formation en éthique et en déontologie dans le milieu municipal, et ce, assez rapidement.

C’est la nouvelle annoncée par le ministre des Affaires municipales, Laurent Lessard, le 31 mars dernier. Au total: 8 100 élus représentant les 1 113 municipalités du Québec devront suivre cette formation d’ici un an.

Selon les informations obtenues, ces formations seront données par l’Union des municipalités du Québec, conjointement avec la Fédération québécoise des municipalités. Le but: «viser l’acquisition et le maintien d’une culture éthique dans le milieu municipal», peut-on lire dans le communiqué de presse du ministre.

Rappelons que ces formations sont issues de la Loi sur l’éthique et la déontologie en matière municipale adoptée en décembre 2010. En plus de l’ajout d’une formation pour les élus, la loi prévoit l’adoption, par chaque municipalité, d’un code d’éthique et de déontologie. Le document doit inclure les questions reliées aux conflits d’intérêts, de favoritisme, de malversations, d’abus de confiance et autres inconduites.

De l’avis du préfet

Interrogé sur la mise en place de la nouvelle formation en éthique, le préfet de la MRC de Thérèse-De Blainville et maire de la Municipalité de Bois-des-Filion, Paul Larocque, s’est dit encouragé par la mise en place d’une telle mesure. «Il n’y a pas d’école pour devenir conseiller municipal ou encore maire. Si une formation peut aider à donner des informations, c’est encourageant», dit-il.

Toutefois, le préfet de la MRC de Thérèse-De Blainville apporte quelques bémols quant à la véritable portée d’une telle formation pour réduire les problèmes d’éthique et de déontologie. «C’est bien, mais c’est comme les cours de conduite: les conducteurs doivent suivre des cours et respecter le code de la route. Pourtant, il y a encore des gens qui brûlent un arrêt ou encore qui vont trop vite sur certaines voies routières», illustre-t-il.

Ne pas jeter la pierre trop vite

Selon Paul Larocque, la question de la transparence et de l’éthique dans le secteur municipal relève plus d’une question de volonté de la part des élus. «Il y a des municipalités où la gestion est excellente. Pourtant, elles ne font pas les manchettes. Par contre, quand il y a un élu qui se fait prendre, c’est tout le monde municipal qui en souffre et les élus de tous les niveaux», ajoute-t-il.

Dans le même sens, le préfet et maire de Bois-des-Filion invite les citoyens ainsi que la communauté des médias à faire preuve de vigilance devant une situation d’apparence de conflit ou de dépôt d’une plainte aux différents paliers de contestation.

«Il faut faire attention avant de jeter la pierre. Ce n’est pas parce qu’une plainte est déposée contre un élu qu’elle est fondée. Il y a un processus à faire avant d’arriver à une conclusion. Par contre, si la plainte est fondée, l’élu doit répondre», tranche-t-il.