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Outré, Serge Ménard reproche aux conservateurs de verser dans la démagogie

Le député bloquiste de Marc-Aurèle-Fortin, Serge Ménard.

Outré, Serge Ménard reproche aux conservateurs de verser dans la démagogie

Publié le 03/07/2009

Il y a quelques jours, un dépliant du gouvernement Harper distribué à travers tout le Québec a semé la grogne au sein du Bloc québécois. Plus près de nous, Serge Ménard, député bloquiste de la circonscription Marc-Aurèle-Fortin, n’a pas mâché ses mots pour dénoncer les tactiques utilisées par les conservateurs.

«La démagogie dont fait preuve le gouvernement conservateur est inqualifiable et m’enrage. Ce dépliant est le pire cas que j’ai jamais vu de ma vie», a-t-il martelé au cours d’une entrevue téléphonique.

Intitulé Votre député bloquiste a voté contre la protection des enfants, le dépliant en question fait référence au projet de loi C-268, lequel modifie le Code criminel afin d’y inclure une peine minimale d’emprisonnement de cinq ans pour les infractions de traite de personnes âgées de moins de 18 ans. Or, selon M. Ménard, ce projet de loi aurait l’effet contraire en appliquant une peine minimale aux crimes les moins graves et non aux plus graves.
«Toutes les études criminologiques indiquent que l’individualisation des sentences par des juges compétents et indépendants est un facteur important pour lutter efficacement contre la criminalité. Ce projet de loi est inutile pour la protection des enfants», a-t-il fait valoir.

Les héros de la lutte au crime?

Convaincu que les conservateurs tentent par tous les moyens de passer pour les héros de la lutte au crime, M. Ménard souligne que tout ce qu’ils réussissent à faire, c’est diminuer l’efficacité du système judiciaire canadien en proposant des lois inutiles. Poursuivant, M. Ménard a ensuite mis en lumière quelques extraits du Code criminel, notamment l’article 279.01, un article-clé, selon lui, et qui se lit comme suit: Quiconque recrute, transporte, transfère, reçoit, détient, cache ou héberge une personne, ou exerce un contrôle, une direction ou une influence sur les mouvements d’une personne, en vue de l’exploiter ou de faciliter son exploitation commet une infraction passible, sur déclaration de culpabilité par voie de mise en accusation:

a) d’un emprisonnement à perpétuité, s’il enlève la personne, se livre à des voies de fait graves ou une agression sexuelle grave sur elle ou cause sa mort lors de la perpétration de l’infraction;

b) d’un emprisonnement maximal de quatorze ans, dans les autres cas.

Or, note-t-il, non seulement cet article affiche-t-il une portée extrêmement large, mais, qui plus est, il met tout le monde dans le même panier. «Du simple jeune adulte qui sous-paye ses employés adolescents pour effectuer la distribution de circulaires jusqu’au pire prédateur. Sans compter qu’un juge a besoin de plus de discrétion pour rendre son jugement», déplore-t-il.

Enfin, concernant l’affirmation des conservateurs à l’effet que le Bloc préfère les sentences bonbons, M. Ménard rétorque: «Dire que nous sommes contre la protection des enfants, c’est comme insinuer que les opposants à la peine de mort sont en faveur des homicides. Le Bloc québécois ne cherche qu’à contrer les crimes afin que la population soit en sécurité. Or, ce projet de loi a été mal écrit et n’amène rien de nouveau. Des dizaines de lois existent déjà pour protéger les enfants contre les prédateurs», a-t-il conclu.