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<em>«Oubliez le mythe qu’un sénateur, ça dort!» </em>

Le sénateur Jean-Guy Dagenais.

«Oubliez le mythe qu’un sénateur, ça dort!»

Publié le 14/09/2012

Huit mois après sa nomination au Sénat, le Blainvillois Jean-Guy Dagenais dresse un bilan positif de son expérience à Ottawa, un travail qui le tient bien occupé, dit-il.

M. Dagenais est enchanté de sa nouvelle mission de neuf ans comme sénateur, dont le rôle reste méconnu de la population, croit-il. Essentiel pourtant, précise-t-il, puisqu’un sénateur peut amender des projets de loi avant leur adoption.

«Oubliez le mythe qu’un sénateur, ça dort. Nous siégeons de 8 h 30 jusqu’à 17 h. Le midi, nous avons des dîners de travail et souvent, le soir, nous devons encore discuter sur d’autres dossiers. Et l’été, nous ne sommes pas en vacances», affirme d’entrée de jeu, l’homme qui a assuré la présidence de l’Association des policières et des policiers provinciaux du Québec (APPQ) durant sept ans après sa carrière de policier.

M. Dagenais se désole de voir les Québécois démoniser autant Stephen Harper, celui qu’il appelle «mon chef». «M. Harper, c’est quelqu’un de tellement sympathique et facile d’approche. Il nous met à l’aise rapidement. Il est très proche des gens», confie le sénateur, qui a eu l’occasion de se retrouver en tête-à-tête avec le premier ministre.

Désigné comme champion du contrôle de l’information, le premier ministre trouve, grâce aux yeux de Jean-Guy Dagenais. Selon lui, non seulement le premier ministre divulgue beaucoup d’informations, mais il fait exactement ce qu’il avait annoncé.

C’est d’ailleurs ce qui l’a amené à se ranger du côté du Parti conservateur. Il se dit parfaitement à l’aise avec les politiques de M. Harper et son durcissement sur certaines lois.

Au point de les défendre sur les tribunes médiatiques? «Aucun problème avec ça», dit le sénateur qui a été assigné au Comité des affaires légales et juridiques et au Comité antiterroriste.

De toute façon, il a rapidement été initié à la controverse médiatique durant la campagne électorale fédérale de 2011 alors que, candidat conservateur dans Saint-Hyacinthe–Bagot, il a dû se défendre d’appuyer l’abolition du registre des armes d’épaule alors qu’il la dénonçait comme président de l’APPQ. «On m’a reproché d’avoir changé mon fusil d’épaule. J’ai été mal cité. Ç’a été un moment difficile», avoue-t-il.

Reste que travailler en groupe pour faire avancer un projet de loi, il se sent bien à l’aise avec ça. En tant qu’ex-policier, il se positionne en faveur de lois plus sévères pour la pédophilie, les crimes à caractère sexuel et la pornographie sur Internet.

Le sénateur Dagenais a notamment travaillé, au cours des derniers mois, avec le sénateur Pierre-Hugues Boisvenu sur le possible registre des pédophiles, une mesure qu’il estime justifiée. Il est même d’avis qu’il faudrait les munir d’un bracelet de repérage et aviser les directions d’écoles en plus des services policiers lorsqu’ils fréquentent leur secteur.

Dans le même esprit, l’amendement sur la Loi des jeunes contrevenants autorisant le tribunal pour adultes à juger les mineurs ayant commis un crime sévère et leur imposant des peines plus sévères, trouve chez lui un écho favorable.

«Des lois plus sévères, c’est donner plus de droits aux victimes. Il faut penser qu’elles vivront toute leur vie avec les conséquences d’un abus ou d’une agression», explique le sénateur, qui déplore qu’on remette en liberté agresseurs et abuseurs, au tiers de leur peine.

Cependant, il se dit fier d’avoir ajouté son grain de sel au projet de loi omnibus C-10, finalement adopté le 12 mars dernier, qui impose des peines plus sévères aux trafiquants de drogues et aux agresseurs sexuels sur les enfants.

«Arrêtez de voir les Conservateurs comme de grands méchants loups. Je défends les intérêts des Québécois à ma façon à moi», conclut-il.