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On repeint la maison rouge

On repeint la maison rouge

Publié le 08/07/2011

L’affaire de la maison peinte en rouge avec des drapeaux canadiens inversés, sise au 205, boulevard De Gaulle, à Lorraine, vient de connaître son dénouement en Cour supérieure, avec un jugement favorable envers la Municipalité.

Rappelons que le conseil municipal avait tenu une séance extraordinaire, le mercredi 29 juin, afin de mandater ses conseillers juridiques de procéder à une requête en injonction, et que la juge Danielle Turcotte, du district de Terrebonne, avait tranché à la faveur de la partie demanderesse.

La Cour a donc accueilli favorablement cette requête en injonction interlocutoire et ordonnait à la partie défenderesse de retirer les couleurs rouges de la façade. Or, aux dernières nouvelles, elle était rose.

Il faut savoir que Michael Chamas, un résident permanent depuis 1991 qui obtenait sa citoyenneté canadienne en 1995, n’a semble-t-il jamais produit de rapport d’impôt au Québec.

Mais ce serait en fait pour protester contre le gouvernement Harper que son épouse, Brigitte Garas, de nationalité française, aurait décidé de ce moyen inusité qui gêne considérablement le voisinage.

L’homme d’affaires de 47 ans devrait la somme de 1,5 M$ au fisc québécois et 1,8 M$ au fédéral, qui prenait récemment une hypothèque légale sur ladite maison litigieuse. M. Chamas soutient être résident de Dubaï et ne pas avoir à payer d’impôts canadiens.

Il faut savoir qu’il a déjà fait les frais de saisies des vérificateurs de l’ordre de 728 338 $ en liquide sur deux comptes de banque, aussi une Rolls-Royce évaluée à 200 000 $ et une autre tranche de 200 000 $ versée chez un concessionnaire automobile de Laval.

Qui plus est, M. Chamas n’avait pu fournir de preuve aux vérificateurs de l’Agence du revenu de son statut de résident de Dubaï, en 2010, ses documents ayant été saisis par la GRC, en 2008, à la suite d’une perquisition qui s’est soldée par une accusation de possession d’armes illégales. Or, la GRC affirme avoir retourné les documents en 2009.

Le maire Ramez Ayoub, désireux de «conserver cette qualité de vie qui fait la renommée de Lorraine», dit-il, a maintenant l’autorisation légale de procéder aux travaux aux frais des défendeurs.

Rappelons que la Ville avait déjà procédé à l’enlèvement de banderoles, le 16 juin dernier, en faveur de sa réglementation municipale.

Il faut dire que l’homme a des idées politiques que l’on peut lire sur son site personnel intitulé A revolution of Canadian thought (1) avec des prétentions de réformateur dont l’ampleur dépasse l’autorité même d’un chef d’État.

Prétendant à une délicate symétrie entre la politique et le monde des affaires, il écrit avoir investi des millions en affaires comme en politique et prétend avoir contribué au mieux-être des citoyens du monde.

Il stipule, en caractères gras, avoir dépensé 55 000 000 $ dans le développement de l’emploi et en contribution pour l’intérêt politique en économie, ainsi que le financement de différents projets.

L’homme, que l’on voit photographié avec Jean Chrétien, avoue avoir considéré une course à la chefferie et le poste de premier ministre en 1989, afin de créer une meilleure forme de gouvernement.

Une entreprise a été mandatée par la Ville afin de remettre la maisonnée aux couleurs d’origine et la facture sera bien évidemment reléguée au propriétaire récalcitrant.

(1) Une révolution de la pensée canadienne