logo journal nord-info
icon journal
«On ne peut pas ne pas s’attacher à Laurence» – Lise Beauchamp

«On ne peut pas ne pas s’attacher à Laurence» – Lise Beauchamp

Publié le 02/03/2010

Elle a huit ans. Son petit frère Vincent a cinq ans et sa sœur, Sarah-Maude, deux ans et demi. Elle fréquente l’école primaire de Fontainebleau, en deuxième année, et comme bien des petites filles de son âge, elle aime ses cours de musique, d’éducation physique et d’anglais, le dessin et les casse-tête. Dans les faits, Laurence est une petite fille comme bien d’autres. À la différence qu’elle est trisomique.

Or, si le hasard a voulu que Laurence soit trisomique, il en est cependant allé tout autrement au moment de mettre en place les éléments qui lui permettraient, à elle et sa famille, de réaliser leur projet: offrir à Laurence de vivre une vie intégrée à sa communauté tout en lui permettant de développer des relations avec d’autres enfants. Comment? En l’inscrivant à son école de quartier.
«Nous voulions une école qui accepterait sa différence. Dès le départ, nous avons senti une belle ouverture de la part de la Commission scolaire de la Seigneurie-des-Mille-Îles», relate sa mère, Julie Robitaille. Derrière la démarche, l’objectif est double: permettre à Laurence de s’épanouir et d’apprendre au contact des autres enfants et favoriser, en retour, le respect de la différence et la tolérance.

Après avoir arrêté son choix sur l’école primaire de Fontainebleau, à Blainville, la petite famille est donc déménagée afin de permettre à Laurence d’y faire son entrée en 1re année, dans la classe de Manon Cloutier.
«Rien ne garantissait que notre choix était le bon. Mais grâce à l’écoute remarquable de la directrice de l’école, Danielle Bédard, nous y avons cru. Dès le départ, elle a su faire une place à Laurence dans son école», souligne-t-elle.

Courage et détermination

Cette année, Laurence est en 2e année, dans la classe de Lise Beauchamp, cette fois. Pour faciliter son intégration, Marilyne Millette, une éducatrice spécialisée, l’accompagne dans ses journées.
«Je suis avec Laurence 30 heures par semaine, ce qui me permet de l’aider à développer peu à peu son autonomie», précise-t-elle. Tout comme ce pictogramme placé bien en vue sur le bureau de Laurence et qui lui permet de trouver facilement les repères dans sa journée. «Académiquement, bien sûr que Laurence n’est pas au même niveau que les autres. Mais l’acceptation est là, le respect et la tolérance aussi», pointe sa mère.
«Les autres élèves aiment tous Laurence et ils veulent tous l’aider. On ne peut pas ne pas s’attacher à Laurence», fait valoir à son tour son enseignante.

Reste que le cheminement de Laurence se dessine au fur et à mesure qu’elle avance. À son rythme, au gré de ses besoins, une année à la fois. Pour sa mère, le simple fait que sa fille fréquente l’école représente déjà un accomplissement en soi. «On ne le sait pas comment ça doit se passer. Tout ce qu’on sait, c’est qu’elle demeurera au régulier tant et aussi longtemps qu’elle y sera bien», indique-t-elle.

Parce que pour le reste, Laurence est une petite fille comme les autres. Courageuse et souriante. Une petite fille qui dit bonjour à tout le monde, qui sourit à la simple pensée de ses grands-parents, Gaétan et Hélène, qui se chamaille avec son frère et sa sœur et qui aime jouer au restaurant et à l’épicerie. «J’espère juste qu’on va lui laisser la chance de vivre sa vie», termine sa mère.