Les trois musiciens avaient produit un premier disque instrumental intitulé Cinémanouche qui révélait leur talent en interprétation comme en arrangements, mais l’arrivée de ce quatrième mousquetaire les amène à se faire troubadours et à composer des chansons francophones, toujours sur le mode manouche.
Katerine Desrochers est une chanteuse de formation. La voix est maîtrisée et la diction limpide anime des textes inspirés de la folie du jazz de Django Reinhardt, à qui le groupe rend hommage dans la chanson Avec deux doigts.
On retrouve sept chansons avec Katerine sur ce disque, mais aussi quatre compositions instrumentales et trois interprétations, tel le Guillaume Tell de Rossini.
Nous vous disions que le Trio BBQ est en constante recherche et, vous pouvez nous croire, ils ont vraiment trouvé un musicien fabuleux en la personne d’Alexandru Sura, au cymbalum, et le Moldave se révèle avec une saveur unique dans La P’tite juive.
Nous gardons d’ailleurs un souvenir impérissable d’une prestation du Trio BBQ avec l’Ensemble Transatlantik Schrammel et ce musicien aussi étonnant que son instrument peut l’être. L’accordéoniste Didier Dumoutier est aussi un ingrédient révélateur de la chimie BBQ.
Il faut parler de Véronique Boucher, puisque la musicienne s’avère une proche collaboratrice depuis les débuts du Trio BBQ. Sa finesse et la précision des percussions en jazz constituent le support rythmique pour la chanteuse qui doit ciseler les textes avec une précision chirurgicale.
Les trois gars et leur chanteuse, ainsi que tout leur entourage manouche, vous attendent au lancement de ce disque intitulé Sur la route des épices au Cabaret du Mile‑End, à Montréal, le 12 novembre.
On ouvrira les portes dès 19 h avec un spectacle qui débutera à 20 h. C’est au 5240, avenue du Parc, et le prix d’entrée n’est que de 6,50 $.
Une dernière date, en terminant, celle du 16 novembre, alors que le Trio BBQ et Katerine seront à L’Ange Vagabond, de Sainte‑Adèle.
Une visite sur leur site Internet vous convaincra de l’investissement que le Trio BBQ consacre à cette autoproduction, peut‑être irez-vous aussi d’une contribution monétaire pour favoriser une telle éclosion musicale.

Musique: sur la route des épices avec le Trio BBQ

Le Théâtre Lionel-Groulx compte parmi les salles régulièrement visitées par la compagnie, et la troupe de renommée internationale était de passage chez Odyscène, le 26 octobre dernier. Trois pièces y étaient présentées, soit la douce et sensuelle Closer, la percussive et urbaine Night Box, puis la foisonnante, humaine et délicieusement rétro Harry.
Chorégraphie signée Benjamin Millepied et interprétée par Céline Cassone et Alexander Hille, Closer amorce le spectacle avec une tendre intensité. Le piano mélancolique de Philip Glass dans Mad Rush et la lumière éthérée qui souligne gracieusement les corps et l’harmonie de ces derniers composent un ensemble captivant dont on ne peut détacher le regard.
Malgré l’aura d’intimité émanant des moments partagés, le spectateur ne se fait pas voyeur, mais témoin d’instants privilégiés entre deux êtres portés par les ailes de l’amour. Les figures sont complexes, exécutées avec tant de douceur, de précision et de légèreté qu’une impression aérienne s’en dégage, alors que les danseurs oscillent entre douces étreintes et urgence passionnée.
Durant un long segment, Céline Cassone ne touche jamais le sol, portée, soutenue, emportée par son amant chorégraphique. Cela dit, les rares fois où leurs corps se quittent et qu’ils évoluent en parallèle, on ressent ce fil invisible qui les relie tout de même, ce besoin de proximité, dans une beauté presque douloureuse.
On change d’univers du tout au tout, alors que se fait entendre un rythme entêtant. Ainsi débute Night Box, de Wen Wei Wang, une foule compacte bougeant à l’unisson, suivant cette cadence percussive. Les danseurs incarnent la faune des boîtes de nuit, faisant non pas face au public, mais à la projection vidéo de l’effervescence d’une grande ville.
Leurs mouvements amples, rappelant d’étranges oiseaux, ils formeront différents tableaux, les uns en quête de romance, les autres à la recherche de sensations fortes dans la nuit urbaine. Des couples se font et se défont, dans des jeux de séduction élaborés, à une exception près où la tendresse l’emporte sur la conquête. Des mouvements angulaires et saccadés en côtoient d’autres fluides et acrobatiques, alors que la vie nocturne se déroule sous les yeux de curieux ou d’autres qui préfèrent les détourner, avant de regagner l’anonymat de la foule au petit matin.
Enfin, la compagnie propose en quelque sorte un voyage dans le temps, bien que le thème au cœur de Harry soit résolument intemporel et universel: les conflits de toute nature, qu’ils soient culturels, sociaux ou personnels, et la capacité de l’humain à les surmonter.
Dans cette chorégraphie éclectique de Barak Marshall, le personnage d’Harry représente donc l’homme, l’humain, aux prises avec des forces réelles, spirituelles et existentielles qui le mettent continuellement à l’épreuve. Vêtus de costumes rappelant la Seconde Guerre mondiale, les danseurs évoluent au rythme du jazz, mais aussi du folklore israélien, le théâtre s’en mêlant parfois aussi, l’histoire se répétant alors que Harry tente d’échapper à son destin.
Les tableaux sont colorés ou dramatiques, festifs ou touchants, mais toujours empreints d’un humour ironique, pour une pièce incroyablement divertissante, mais aussi génératrice de réflexion.

Ballets Jazz de Montréal: le mouvement dans tous ses états

Il faut croire la chanteuse Sabrina Halde quand elle dit que la musique de Groenland est accessible à tous les âges, parce que cette pop indie avec une touche techno s’avère très mélodieuse et la voix est vraiment belle.
Le premier disque du groupe que Jean-Vivier Lévesque a cofondé avec la chanteuse s’intitule The Chase et il est tout neuf du printemps dernier.
Sabrina y joue du yukulélé, des claviers et des percussions, tandis que Jean-Vivier joue des claviers et assume la programmation. Le groupe est formé de six musiciens.
La courte histoire de Groenland a quand même débuté à Toronto avant de venir à Montréal pour s’étoffer avec l’aide du réalisateur Sébastien Blais-Montpetit.
C’est en anglais et bien évidemment très dansant. Violon et violoncelle s’ajoutent à l’artillerie de la pop et Le Trouble devrait avoir déjà fait lever l’assistance pour accueillir Groenland.
Le prix d’entrée n’est que de 15 $, c’est dans le centre-ville de Sainte-Thérèse, au 29, rue Blainville Ouest, et les portes ouvrent à compter de 20 h.