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Marcher sur les eaux en observant les oiseaux

Marcher sur les eaux en observant les oiseaux

Publié le 27/05/2011

Marcher sur les eaux en observant les oiseaux, voilà une balade envoûtante à faire au marécage Tylee de Rosemère.

Une longue passerelle de bois au milieu d’une forêt d’érables argentés favorise l’observation de plusieurs espèces d’oiseaux.

La semaine dernière, j’ai contemplé une vingtaine d’espèces au cours d’une sortie de près d’une heure. Outre un castor qui a surgi entre deux souches inondées, j’ai été impressionné par l’oriole de Baltimore, le tyran huppé, le grimpereau brun, le viréo aux yeux rouges (voir la photo en première page) et le canard branchu.

L’oriole de Baltimore, oiseau spectaculaire à la tunique noire et orangée, vit au sommet des érables du marécage. On peut déceler sa présence par le sifflement flûté poussé par l’oiseau.

Oiseau typique des érablières, le tyran huppé affiche un dos et une tête olive, un ventre jaune et une queue rousse. Cet oiseau, de la taille d’un merle d’Amérique, porte mal son nom. Sa huppe, en fait un ensemble de plumes, se dresse de manière occasionnelle et ne constitue pas vraiment un critère d’identification.

Dénombrant plusieurs années d’expérience en matière d’observation des oiseaux, j’ai vu assez souvent le grimpereau brun. Mais jamais comme au cours de cette journée au marécage Tylee! Ce petit oiseau brun se comptait par dizaines autour des arbres. Il se pose au bas d’un chicot pour ensuite grimper vers le sommet tout en explorant les cavités de l’écorce à la recherche de larves et d’insectes.

Oiseau verdâtre à la poitrine blanche, le viréo aux yeux rouges s’avère un chanteur intarissable. Il lance des motifs sonores évoquant le chiffre «dix-huit, dix-huit». On a déjà enregistré un viréo de cette espèce ayant chanté quelque 40 fois à la minute, 2 400 fois à l’heure, 24 000 fois pour une journée de dix heures!

En allant vers la rivière des Mille Îles, le canard branchu a fait son apparition, présentant son allure racée. Appelé auparavant le canard huppé, canard modèle pour les peintres et les sculpteurs de bois, le branchu étale une palette de rouge, de bleu, de blanc, de marron et de noir, le tout couronné d’une huppe verte.

Fait à noter, ce canard fascinant niche dans une cavité d’arbre au milieu d’un boisé clairsemé plus ou moins inondé, comme c’est le cas au marécage Tylee.

Observation exceptionnelle

Signalons qu’une espèce exceptionnelle a été observée le 15 mai dernier à cet endroit, une mention rapportée sur le site des oiseaux rares du Québec: [www.quebecoiseaux.org/index.php?option=com_oiseauxrares]. Il s’agit de la paruline à capuchon, un oiseau jaune à la gorge noire et à la calotte noire, qui se trouvait au nord de son aire de distribution, son territoire habituel étant le centre et l’est des États-Unis.

Parmi les oiseaux résidant à l’année sur le site, j’ai vu le grand pic, le pic chevelu, la mésange à tête noire et la sittelle à poitrine blanche.

Inauguré en 2009, le trottoir sur pilotis s’étend sur plus de 400 mètres, agrémenté de panneaux d’interprétation sur la faune et la flore installés par l’organisme Éco-Nature. Il débouche sur un sentier longeant la rivière des Mille Îles.

Accès gratuit, stationnement gratuit, derrière le Centre communautaire Memorial, au 202, chemin de la Grande-Côte, Rosemère: [www.ville.rosemere.qc.ca].

Journaliste indépendant pour divers magazines et autodidacte dans l’apprentissage de l’ornithologie, Bernard Cloutier est vice-président de la Société ornithologique de Lanaudière. Il est aussi conférencier et rédacteur en chef du bulletin L’Oriole, publié par cet organisme. Pour lui écrire: b.clou@hotmail.com