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Lutte au tabagisme: une pétition pour prioriser la lutte à la contrebande

Le directeur des affaires publiques de l’AQDA

Lutte au tabagisme: une pétition pour prioriser la lutte à la contrebande

Publié le 17/12/2013

L’Association québécoise des dépanneurs en alimentation (AQDA) a déposé, le 12 décembre dernier, au bureau de la députée provinciale Hélène Daneault, critique en santé pour la Coalition Avenir Québec, une pétition menée sur iPad en faveur de la lutte à la contrebande de tabac. Le document contient 1 007 signatures d’électeurs de la circonscription de Groulx.

«Nous, les dépanneurs, voulons nous faire entendre. Nous sommes situés un peu partout et nous recevons en moyenne 400 clients par jour. Les dépanneurs sont appréciés de la population et sont précieux. Nous faisons partie des derniers lieux de vie communautaire», a déclaré le directeur des affaires publiques de l’AQDA, Guy Leroux.

La cigarette a fait l’objet, dans les dernières années, de plusieurs réglementations afin d’en réduire l’utilisation. Selon Guy Leroux, non seulement cet objectif n’a pas été atteint (le taux de tabagisme au Québec dépasse celui des autres provinces, avec 24 %, comparativement à 19 % en Ontario), la contrebande serait par ailleurs en hausse.

«En 2000, il n’y avait pas vraiment de contrebande. Avec la taxation progressive des cigarettes, ce sont les criminels qui ont ramassé le marché. En 2008, 40 % du marché venait de la contrebande», s’exprime M. Leroux.

On peut lire, sur une fiche d’information de l’AQCA, qu’en 2011, le ministère des Finances évaluait le volume de cigarettes de contrebande vendues à près de 1,4 milliard. Toujours selon le document, le volume de contrebande actuel équivaut à 25 paquets de cigarettes vendues par dépanneur, par jour. Évidemment, ça occasionne des pertes fiscales, tant au provincial qu’au fédéral, puisque les cigarettes sont largement taxées.

Selon Guy Leroux, le gouvernement devrait davantage axer ses efforts sur la lutte à la contrebande de cigarettes qu’à un alourdissement de la réglementation qui n’a visiblement pas d’effet sur l’utilisation de la cigarette, mais qui augmente considérablement la responsabilité des dépanneurs.

«De 1990 à aujourd’hui, nous sommes passés de 10 000 dépanneurs à 6 000 au Québec. Après plusieurs mesures, en 2008, nous avons dû cacher les étalages; c’est nous qui avons payé pour les refaire; cela a aussi alourdi la tâche des employés en plus de les forcer à tourner le dos au client pour prendre les paquets. Et cela n’a rien changé au tabagisme. Il faut miser sur l’éducation et garder le cap sur la contrebande», insiste Guy Leroux.

La pétition, qui a été remise le 12 décembre dernier à Mme Daneault, se trouvait dans une dizaine de dépanneurs de la circonscription de Groulx. C’est sur un iPad que les clients étaient invités à signer la pétition qui se lisait comme suit: «Je demande à mon député que la lutte à la contrebande demeure la priorité de la stratégie de contrôle de tabac.»

En trois semaines, 1 007 citoyens ont signifié leur appui aux dépanneurs associés à cette pétition. «Ce sont les résultats qu’on voulait sur iPad pour encourager les dépanneurs qui sont appréciés», a souligné M. Leroux.

L’AQDA souhaite donc, avec cette pétition, sensibiliser les élus aux impacts négatifs de la contrebande de cigarettes sur les dépanneurs et envoyer le message qu’augmenter encore la réglementation dans ces derniers ne fera que «les rendre encore plus vulnérables économiquement.»