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Lorraine: le projet du Groupe Maurice plaît au Club Lorr«Aînés»

Lorraine: le projet du Groupe Maurice plaît au Club Lorr«Aînés»

Publié le 03/12/2016

Après tout, ils sont les premiers concernés, les membres du Club Lorr«Aînés», affilié à la FADOQ, voient d’un très bon œil la proposition du Groupe Maurice qui souhaite implanter une résidence pour personnes âgées sur un terrain avoisinant le centre commercial Place Lorraine.

Le président du Club, Maurice Boisclair, 80 ans, et trois de ses membres, Gérard Laurin, 77 ans, Yves Carrières, 76 ans, et Jean-Pierre Archambault, 74 ans, souhaitent donc s’inviter dans le débat qui a cours depuis quelques semaines. «Depuis le début, on ne parle que de la taille du bâtiment ou de la hauteur et de l’âge des arbres. Pourrait-on maintenant parler de l’aspect humain?» suggère M. Boisclair, d’entrée de jeu.

Or, ce dernier estime que Lorraine, qui adhère pourtant à la démarche Municipalité amie des aînés (MADA), n’est guère accueillante à l’égard des citoyens qui, comme lui et ses camarades, seront bientôt obligés de quitter leur domicile pour toutes sortes de raisons (difficultés physiques, problèmes de santé, deuil). «On a beau dire qu’on est en faveur d’une résidence pour aînés, si on y pose trop de conditions, ça revient à dire qu’on est contre», pense-t-il.

«Ça fait quinze ans qu’on parle d’un tel projet. Ce que l’on craint, c’est que ça continue comme ça et qu’on se dise: bof! les aînés, c’est pas grave», soumet par ailleurs Yves Carrières, qui fut conseiller municipal dans l’administration de Laurent G. Belley et qui demeure impliqué dans divers organismes, depuis.

Sacrifier quelques arbres…

Pour lui, l’argument esthétique que défendent les détracteurs du projet ne tient pas compte de la réalité. Les aînés représentent 10 % de la population de Lorraine (qui serait au deuxième rang des villes les plus vieillissantes, au Québec) et il serait impensable qu’on puisse éventuellement les loger dans une bâtisse à deux ou trois étages, sur le seul terrain apparemment disponible. «Il faudra bien accepter de sacrifier certaines petites choses, y compris quelques arbres», tranche-t-il, tout en précisant que le promoteur s’engageait à planter des arbres matures sur le site.

«Il faut aussi savoir, enchaîne Gérard Laurin, que le Groupe Maurice a l’habitude de construire des édifices qui ont le double et même le triple de la hauteur de celui qui est projeté à Lorraine. Sur le plan de la rentabilité, c’est un compromis important de leur part.»

Un milieu de vie

Mais ce que souhaitent davantage les nouveaux défenseurs de ce projet, c’est de demeurer à Lorraine et d’y conserver ce milieu de vie qu’ils affectionnent. À cet effet, Jean-Pierre Charbonneau souligne que cette résidence se trouverait à proximité de divers services, tel le centre commercial, mais aussi de la clinique médicale et de la pharmacie. «La proximité du centre culturel en fait aussi un endroit privilégié pour les bâtisseurs que nous sommes», dit-il. De fait, les aînés sont une clientèle de choix pour toutes les activités culturelles qui s’y tiennent, notamment, de même que pour les commerces avoisinants.

Ils y ont aussi développé des amitiés qu’ils veulent conserver. «Le Club compte 600 membres, dont la plupart sont des Lorrains. Ils n’auraient qu’à traverser la rue pour participer à nos activités. C’est difficile d’imaginer qu’on puisse être privés de ça, un jour. Ça n’est pas une question d’esthétique, mais de cœur», exprime Yves Carrières. «Ceux qui refusent le projet aujourd’hui le regretteront peut-être dans 20 ans», souffle-t-il. «Si ce projet-là ne voit pas le jour, nous pourrions être chassés de chez nous», ajoute Gérard Laurin.