Notre homme est aujourd’hui un jeune retraité, toujours animé de la même énergie, et c’est dans l’écriture qu’il jette son dévolu, avec la publication d’un tout premier roman, mais certes pas le dernier, intitulé À partir d’Océane.
La trame nous ramène aux années 1960, avec un personnage central quelque peu désoeuvré entre son travail de portier dans les bars et l’université, avec la musique pour seule accompagnatrice constante.
Faute d’engagement personnel, c’est dans le sexe et les conquêtes féminines que Benoit Lavoie se réfugiera, du moins jusqu’à ce qu’il soit confronté à sa paternité, tout aussi nouvelle qu’impromptue. C’est là où débute le roman, le 9 juin 1960:
-Monsieur Lavoie, bonjour, Martine Larose, infirmière à l’hôpital Notre-Dame. J’appelle de la part de madame Marie-Soleil Kouri. Nous vous annonçons la naissance de votre magnifique petite fille, il y a quelques minutes. Tout va bien, la mère aussi et elle aurait aimé vous voir.
La réflexion sera courte et la vie de notre homme se retrouvera chamboulée par ce petit être qui en unit deux autres.
Une histoire issue de l’imaginaire de René Blain ne pouvait être nourrie que par l’affection des autres et, au terme de cette acceptation d’une enfant, elle se devait de conclure sur l’humanitaire et l’ouverture d’Océane sur le monde.
L’écriture nous amène dans une atmosphère de téléroman et le style très québécois teinte tout autant le descriptif que les dialogues. La structure est simple et l’écrivain est resté concentré sur son histoire, sans chercher à styliser, ce qui résulte en une lecture facile d’un roman très réaliste.
Les liens d’amitié sont une constante et l’auteur s’évertue de toute évidence à promouvoir la famille dans son récit, étant lui-même cet homme de famille.
À partir d’Océane est publié chez Textes et Contextes et l’ouvrage fait 218 pages qui recoupent la vie du personnage Benoît Lavoie jusqu’à une conclusion qu’on devine heureuse, parce que René Blain n’est pas un personnage triste.