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Lionel-Groulx: pour une appartenance à l’enseignement supérieur

Le 6 novembre

Lionel-Groulx: pour une appartenance à l’enseignement supérieur

Publié le 08/11/2013

En réaction au dépôt de l’évaluation de leur profession par le Conseil du trésor, plusieurs dizaines de professeurs du Syndicat des enseignantes et des enseignants du collège Lionel-Groulx se sont mobilisés, le 6 novembre dernier, afin de dénoncer le déclassement de leur rangement de 22 à 21, ce qu’ils ont nommé le Dérangement 21.

«Nous avons appris récemment que l’évaluation du métier de professeur de cégep faite par le gouvernement allait être revue… à la baisse», a dénoncé Michel Milot, président du Syndicat des enseignantes et enseignants du collège Lionel-Groulx.

Préoccupé, dit-il, par l’attitude du Conseil du trésor dont l’évaluation balaie du revers de la main l’ensemble des tâches qui sont effectuées à l’extérieur des salles de classe, M. Milot indique pourtant que sans ces tâches, il serait impossible de dispenser les cours. «C’est carrément insultant. Il y a, dans cette évaluation, une méconnaissance du travail que nous faisons comme professeurs. Au cégep, le ministère ne nous envoie pas les cours déjà tout faits. Ce sont les professeurs, par leur expertise, qui définissent ensemble les programmes et les contenus de cours. Sans tout ce travail fait en amont d’un cours par les professeurs, il n’y aurait pas de cours», a-t-il fait valoir.

Mais là où le bât blesse, c’est la non-reconnaissance des professeurs de cégep à l’enseignement supérieur, tant au niveau des tâches liées à la recherche qu’aux diplômes de maîtrise et doctorat. «Le gouvernement a décidé de mettre en place un ministère de l’Enseignement supérieur dans lequel il a inclus les cégeps. Il doit donc être cohérent et maintenir la reconnaissance des diplômes de maîtrise, introduite en 2002, et de doctorat. Ne plus le faire serait un net recul, incompréhensible pour un réseau qui fait partie de l’enseignement supérieur», ajoute-t-on.

Appui de la direction

Déclinant l’offre du Syndicat de prendre part à la mobilisation du 6 novembre, le directeur général du collège, Michel-Louis Beauchamp, a tout de même accepté de rencontrer les médias afin de réitérer son appui aux professeurs. «Cette discussion se passe au-dessus de nos têtes. Nous ne sommes pas présents à la table de négociation, mais ça ne nous empêche pas de comprendre les préoccupations des professeurs et de les partager», a-t-il déclaré.

Le 8 octobre dernier, le conseil d’administration du collège Lionel-Groulx a d’ailleurs voté en faveur d’une motion d’appui au rôle des enseignants, par laquelle le Collège reconnaît trois points en particulier, à savoir que les enseignants au collégial appartiennent à l’enseignement supérieur, que la tâche des enseignants au collégial comporte plusieurs aspects, y compris ceux ayant trait à la dimension collective du travail de l’enseignement, et enfin, que la reconnaissance salariale additionnelle aux enseignants détenteurs de maîtrise et doctorat de troisième cycle soit maintenue.

Selon les chiffres avancés par la Fédération nationale des enseignantes et enseignants du Québec (FNEEQ), environ 40 % des professeurs de cégep au Québec sont titulaires d’une maîtrise ou un doctorat. Il n’a toutefois pas été possible d’obtenir de chiffre précis relatif aux professeurs du collège Lionel-Groulx.

Si la proposition mise de l’avant par le Conseil du trésor est maintenue, les professeurs de cégep pourraient subir un gel de salaire équivalant à une réduction de 5 % de leur revenu à l’échéance de leur convention collective en 2015.